30.06.2022 Views

Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Dès le début de 1955, toutefois, pour prendre rang, le P.C.A. sort de sa

réserve vis-à-vis de la rébellion. Il commence à assurer une assistance

matérielle aux maquis. Vivres, médicaments, habillement transitent par le

P.C.A. et ses filiales à l'intention des rebelles. L'armée française découvrira

par la suite dans des caches du Constantinois, des couvertures d'origine

soviétique destinées aux sinistrés d'Orléansville et détournées de leur

destination. Ces activités, les incitations à la grève et aux refus de décharger

les navires, conduisent Jacques Soustelle, en septembre 1955, à dissoudre le

P.C.A. Ce dernier devient clandestin et se prépare à agir car avec le recul du

temps il a pu apprécier la situation nouvelle créée par la rébellion. Il perd

toutefois un bon moyen d'expression : son journal Alger républicain, assez

lu par les musulmans et qui doit disparaître.

Les communistes ont une infrastructure assez étoffée dans une région où

le F.L.N. est encore mal implanté : la vallée du Chélif, le massif de

l'Ouarsenis. De plus, c'est une région proche de l'Oranie où ils ont le plus de

sympathisants. L'idée leur vient donc d'y constituer une force, c'est-à-dire

un maquis, pour représenter un partenaire à part entière dans la lutte pour

l'indépendance. Cette force prend le nom de « Combattants pour la liberté ».

Une trentaine d'hommes, Européens et musulmans, essaient de s'organiser

sous la direction de Laban, un ancien des brigades internationales, qui a

quitté sa petite palmeraie de Biskra pour reprendre les armes.

Le 4 avril 1956, un aspirant du train, engagé, Maillot, reçoit mission de

convoyer de Miliana sur Alger un camion d'armes. Inconscience du

commandement ? Maillot, fils d'un militant communiste algérois notoire,

est lui-même un communiste signalé. A Alger, vers midi, l'aspirant Maillot,

qui a réussi à se débarrasser des quelques hommes de son escorte en les

envoyant déjeuner, se retrouve seul avec le chauffeur du véhicule. Il lui

propose de se rendre chez ses parents en banlieue. Le jeune appelé ne

saurait voir malice, bien au contraire, à l'offre de son officier 2 .

Dès la sortie d'Alger, Maillot fait emprunter une petite route qui traverse

la très belle forêt de Bainem, promenade dominicale de plus d'un citadin.

Brusquement, le ton change. Maillot dégaine son pistolet :

« Arrête-toi ! »

Le camion s'immobilise sur le bas-côté. Trois hommes venus des taillis se

précipitent. Le malheureux chauffeur, chloroformé, ligoté, ne sera

découvert que quelques heures plus tard à côté de son G.M.C. vide.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!