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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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opérations de plus vaste envergure, surtout lorsque le commandement

décide de faire donner « la garde » pour attaquer les katibas de l'A.L.N.

Cette « garde », on l'a vu, s'appelle les paras et la légion. Elle s'élargit un

peu d'éléments issus des autres armes. La marine, l'armée de l'air ont eu à

cœur de mettre sur pied des unités opérationnelles pour combattre à pied :

D.B.F.M., commandos marine, commando Guillaume pour les marins,

commandos de l'air pour les aviateurs. La D.B.F.M. intervient dans le

secteur côtier de Nedromah, le 5 e R.E.I. entre la frontière marocaine et

Tlemcen, et le 2 e R.E.I. au sud de Aïn-Sefra. L'Ouarsenis, l'Algérois sont

les terrains de chasse de la 10 e D.P. entre deux séjours à Alger. Elle va aussi

parfois donner la main aux chasseurs alpins en Grande-Kabylie. Mais là, la

montagne est trop vaste. Il faudra attendre le plan Challe pour un effort

vraiment payant. Le 2 e R.E.C. patrouille à la limite du Sud, ce domaine des

C.S.P.L., où de temps à autre les paras s'aventurent pour une action

ponctuelle. On a vu Bigeard à Timimoun. Le 1 er R.E.P. séjournera à Hassi-

Messaoud pour la protection des gisements pétroliers, cette richesse

récemment découverte et que la France commence à exploiter sérieusement.

Le Sahara, sur le fond, bougera peu. Il restera figé dans son visage ancestral

à l'ombre des palmiers et au rythme lent des chameliers.

La guerre est en Algérie et on la retrouve comme toujours dans le

Constantinois. Les 3 e R.E.I., 13 e D.B.L.E., 4 e R.E.I., 1 er R.E.C., côté légion,

25 e D.P. avec son régiment phare, le 2 e R.E.P. côté paras ne manquent pas

de travail autour de ces deux pôles qui se nomment El-Milia et Tébessa.

El-Milia, c'est la broussaille,

Tébessa c'est la rocaille.

El-Milia n'est qu'une bourgade tassée sur un éperon pour dominer l'oued

Kébir et éviter ses crues meurtrières. L'implantation européenne y est restée

modeste tout comme dans les villages de colonisation limitrophes : Catinat,

Arago. Mais El-Milia est un carrefour. C'est le cœur de la Petite-Kabylie.

Les routes rayonnent vers Constantine, Djidjelli, Collo, Philippeville. Les

pistes forestières en partent pour s'enfoncer dans les massifs de chêneslièges

ou de chênes-zéens. Il y a même une petite voie ferrée, œuvre de la

Penarroya, pour évacuer son minerai sur Djidjelli ; El-Milia a sa gare...

La cuvette d'El-Milia. La cuvette... Mauvais souvenir pour les anciens

qui ont connu l'Extrême-Orient.

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