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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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Les directives pour les futures élections sont tout aussi impératives. De

Gaulle a prévu deux temps. Un référendum sur la nouvelle Constitution

qu'il propose aux Français, c'est-à-dire, par voie détournée, un plébiscite sur

son nom. Après quoi, des élections législatives désigneront les députés à la

nouvelle Chambre, la précédente ayant été dissoute. Ces deux scrutins

doivent également intervenir en Algérie et regrouper pour la première fois

Européens et musulmans dans un même collège. De Gaulle l'avait annoncé

dès le 4 juin à Alger. Personne ne saurait être surpris.

Les « beni oui oui » de jadis, de Gaulle n'en veut plus. Il l'écrit

clairement :

« La consultation doit être loyale. Seuls seront exclus les individus

qui participent à l'action terroriste et tombent de ce fait sous le coup

d'une inculpation pénale.

» J'attache une extrême importance à ce qu'il y ait une véritable

compétition, c'est-à-dire qu'il puisse exister des listes concurrentes... »

Peut-il vraiment y avoir une libre compétition dans un pays en guerre, où

l'une des parties s'appuie sur le terrorisme et l'autre sur le poids des armes ?

Le référendum du 28 septembre s'effectue sans incidents majeurs. La

question posée ouvre largement la porte à une réponse affirmative, étant

donné les précédents de l'ancienne Constitution :

« Approuvez-vous la Constitution qui vous est proposée par le

gouvernement de la République ? »

L'Algérie donne 96 % de oui, le Sahara 98 %. Des chiffres à demi

significatifs. La métropole a elle-même voté à 90 % pour le changement.

L'Algérie, l'armée aidant, ne pouvait faire moins. L'intérêt du scrutin dans

son principe dépasse celui des résultats. Les musulmans, les femmes, les

premières, ont voté, et largement voté. Plus de 90 % des inscrits, qui

représentent 78 % de la population, ont déposé leur bulletin dans l'urne 4 .

Officiellement, la commission de contrôle, sous la présidence de

l'ambassadeur Hoppenot, a relevé peu d'anomalies. Son champ visuel,

essentiellement urbain, était obligatoirement limité et là, le secret des

isoloirs a été à peu près respecté grâce à la sécurité retrouvée depuis plus

d'un an. Dans le bled, en revanche, l'affrontement armée-F.L.N. a été rude.

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