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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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R.P.C. se heurtent sans répit, aidés par les légionnaires du 4 e R.E.I. et les

spahis du 6 e R.S.M., sans oublier les G.M.P.R., de recrutement local, qui

eux aussi se battent bien.

*

* *

Les difficultés d'un relief favorable à la défensive, la valeur des

combattants, la puissance de feu expliquent l'intensité des combats. Durant

l'hiver 1956-1957 en trois mois, le 2 e R.E.P. perd quatre officiers, chefs de

section, tous tombés en donnant l'assaut dans l'oued Halaïl, au Bou-Kafer,

au Kifene. Les bilans sont à la hauteur des sacrifices. Le 13 juin 1957, le 8 e

R.P.C. accroche à nouveau au Kifene. Cent trente-cinq rebelles tués.

L'automne sera tout aussi meurtrier, avec encore l'oued Halaïl, le Rhifouf,

où le colonel commandant le 6 e R.S.M. est blessé 4 ...

A Noël 1957, toutefois, à Tébessa le combat s'essouffle. La cause en est

récente. Un nouveau partenaire est intervenu dans la bataille : le barrage.

Du nord au sud, il cloisonne désormais l'Algérie.

Le barrage ! Quelle controverse à son sujet ! Sa première expérience

provient de la frontière marocaine. Sur une trentaine de kilomètres, un

réseau de barbelés a été testé. L'idée et les résultats obtenus ont séduit Max

Lejeune, le secrétaire d'Etat à la Guerre, et le général Salan. Ils ont décidé

de généraliser le principe et d'isoler ainsi l'Algérie en la préservant des

pénétrations extérieures par un réseau de barbelés doublé d'une barrière

électrifiée. Ce ne sera ni la ligne Lejeune ni la ligne Salan, mais la ligne

Morice, du nom d'un éphémère ministre de la Défense, ardent partisan de

l'Algérie française il est vrai 5 .

Les états-majors ne sont pas tous d'accord. Les lignes Maginot n'ont plus

bonne presse dans le monde militaire. Querelle d'école, de génération et

d'adaptation à une forme de combat qui remet en cause bien des données

admises. On se plaît à rapporter l'anecdote de la pancarte fichée dans une

brèche et rappelant le vieux principe : « Tout obstacle non battu par le feu

est un obstacle nul ! » Le gradé algérien, auteur de la mascarade, avait bien

appris, en son temps, le règlement de manœuvres de l'armée française

datant des lendemains de 1914-1918.

Effectivement, ce barrage, peu profond de surcroît, une vingtaine de

mètres environ, n'est pas constamment battu par le feu. Et pour cause !

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