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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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de Djelfa et là, personne ne s'occupe trop d'eux. L'armée française, qui

traque partout l'A.L.N., s'en désintéresse dans la mesure où ils ne gênent

pas. Pourquoi ? La réponse est évidemment politique.

En octobre 1960, la 25 e D.P., qui œuvre alors dans le Constantinois,

reçoit ordre de se préparer à faire mouvement sur Djelfa. Les emplacements

« rebelles » sont parfaitement localisés. Les cadres reçoivent les cartes

codées ainsi que des photos aériennes précisant même les emplacements

reconnus des armes automatiques. Pour les paras, qui se soucient peu des

dessous F.L.N.-M.N.A. et qui même les ignorent, ce sont des certitudes de

solides empoignades. Et puis, brutalement, sans explication, les unités se

retrouvent dans l'Aurès pour liquider les débris des katibas de l'A.L.N. Qui

a donné le contrordre ?

En mars 1962, l'O.A.S. à Alger s'intéresse au M.N.A., lequel, entretemps,

a encore éclaté. Celui-ci se sait condamné. Il s'accroche à toutes les

possibilités de salut. Des émissaires viennent du sud présenter leurs

moyens. D'anciens officiers de l'armée française envisagent d'aller sur place

pour mieux se rendre compte et éventuellement s'intégrer au dispositif

armé. L'évolution bousculée des événements éliminera ces projets.

La suite est encore plus mal connue faute de témoins pour la relater. Avec

l'indépendance, le F.L.N., seul maître du pays, peut régler ses vieux

comptes avec ses adversaires. Les survivants de l'A.N.P.A. de Bellounis

disparaissent à jamais 7 .

*

* *

Bellounis, mort, ses partisans dispersés, le F.L.N. a partie gagnée en

Algérie contre son rival. Désormais, les populations penchent vers le

vainqueur, du moins celles qui aspirent à l'indépendance totale du pays.

Avec la fin de 1958, la métropole voit la même sélection. Sur la scène

internationale les jeux se sont faits plus vite et plus tôt. Au Caire, Mazera,

l'envoyé de Messali Hadj, est incarcéré par les soins du colonel Nasser, qui

a choisi son camp bien avant le 1 er novembre 1954. Il restera détenu

jusqu'en 1962. En Tunisie, au Maroc, le F.L.N. s'impose comme le seul

interlocuteur. Les messalistes sont éliminés, comme Larbi Oulebsir, le

pourvoyeur d'armes du Maroc pour les maquis M.N.A. Partout dans le

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