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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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reconstituée malgré sa destruction en Algérie, l'appui diplomatique sur la

scène internationale, le siège des organismes successifs du F.L.N., C.C.E.

ou G.P.R.A., ne portent qu'un nom : Tunisie ou Maroc. Les deux anciens

protectorats, alliés hypocrites de la France pour quémander son aide ou ses

subsides, ne sont en fait que ses adversaires les plus implacables. Par eux, et

par d'autres aussi, le sang français coule sur la terre algérienne.

*

* *

De l'une ou l'autre de ses « planques » algéroises Abbane Ramdane a

suivi les soubresauts d'avant et après le 6 février. Ces discordes chez

l'adversaire le laissent de glace. Ses pensées sont ailleurs. Il a son

programme à respecter : finir de rallier les indécis, régler le problème posé

par l'existence des communistes algériens, préparer les assises du F.L.N.

Le siège des indécis est fait depuis longtemps et la cause gagnée avec la

motion des « 61 ». En avril 1956, Ferhat Abbas et le docteur Francis

quittent définitivement Alger. Le 20 août, ils sont au Caire où les rejoint

Ahmed Boumendjel et où Cheikh El-Bachir-El-Ibrahimi, président de

l'association des oulémas d'Algérie, les a précédés. Une page se tourne. Les

politiques de l'U.D.M.A., les religieux, ont rallié le F.L.N. Les centralistes

de l'ex-M.T.L.D. ont rejoint ou rejoignent individuellement. Le F.L.N. est

désormais le seul représentant du nationalisme algérien, si l'on excepte le

M.N. A de Messali Hadj.

Le cas du P.C.A. est plus délicat. Même si ses adhérents sont

relativement peu nombreux à l'échelle de l'Algérie, il a un tuteur redoutable.

Il représente un certain potentiel technique et militaire. Le 1 er

novembre 1954, les communistes algériens n'ont pas été partie prenante. Ils

ont même été surpris. Leur première réaction a été de condamner, mais très

vite les militants se sont interrogés. Les options ont été prises assez

aisément en 1955 : musulmans côté F.L.N., Européens côté Algérie

française 1 . Il subsiste toutefois un noyau dur, dans la ligne du parti et animé

par des éléments solides. Ces gens-là penchent du côté de l'Algérie libre

mais ils entendent conserver leur autonomie et leur représentativité. Pas

question de ralliement pur et simple au F.L.N. comme l'exige Abbane

Ramdane. Celui-ci ne conçoit que des ralliements à titre individuel. C'est la

négation de la notion du P.C.A.

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