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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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de gonfler ses effectifs. Via Singapour et Suez, légionnaires, tirailleurs,

paras, marsouins prennent le chemin du retour.

Dès décembre 1954, le 3 e R.E.I. est à pied d'œuvre tout comme la 13 e

D.L.B.E. et le 1 er B.E.P. de Jeanpierre. Ils partent bien évidemment pour le

Constantinois. Les paras mettront plus de temps à se réorganiser. Un

encadrement aguerri est disponible, encore faut-il lui confier une troupe.

Les bataillons paras d'Extrême-Orient, formés d'engagés et renforcés

d'autochtones, sont à repenser. Côté tirailleurs, pour l'heure, tout va encore

bien. Les unités partent sans problème en maintien de l'ordre.

D'autres renforts arrivent dans le premier semestre de 1955. Parlange,

partant pour Batna, a drainé derrière lui les tabors marocains, redoutables

guerriers infatigables. Le djebel est leur domaine. La solution politique de

la crise tunisienne libère la 14 e division d'infanterie du général Lavaud. Ses

trois groupes mobiles s'implantent à partir d'avril dans le Nord-

Constantinois. Rude tâche pour cette grande unité à base d'appelés du

contingent et qui a à prendre en charge des secteurs qui deviendront vite

très difficiles : Grahrem, Aïn-M'lila, Bône, Guelma. C'est elle qui

supportera en majeure partie le choc du 20 août. A partir de juin débarque la

2 e D.I.M. formée autour de glorieux régiments de l'est : 151 e , 152 e , 153 e

R.I. Le 151 e R.I. se rappelle avoir eu un certain Jean de Lattre de Tassigny

comme colonel juste avant la Seconde Guerre mondiale. La 2 e D.I.M., après

un bref séjour en Kabylie, ira, jusqu'à la fin de la guerre, tenir la frontière

tunisienne de Souk-Ahras à Morsott.

Sur le terrain, l'art de faire cette nouvelle guerre se cherche encore. Une

opération reste le plus souvent pour les fantassins un long déplacement

colonne par un. Pour les blindés, automitrailleuses ou half-tracks, après des

heures de piste, ce sont des journées d'attente en « bouclage » ou en

« appui ». Comme dans la chasse au sanglier, le chasseur espère que le

gibier viendra tomber sur les fusils postés.

Mais les rabatteurs n'ont pas acquis la technique et l'animal traqué repère

de très loin le canon ou la mitrailleuse lourde qui le guette. Le plus grand

danger pour ce gibier vient plutôt du « mouchard » qui, dans le ciel, tourne,

descend, se fixe et cherche à voir.

Dans les bataillons paras, on se souvient de la guerre d'Indochine toute

proche. La grande mode est de repérer et localiser des D.Z. pour sauter.

Mais le djebel n'est pas la rizière. L'arrivée au sol est combien plus rude sur

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