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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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Chapitre III

UN COUP D'ÉVENTAIL EN 1827

Du vase de Soissons à la réplique du général Cambronne au soir de

Waterloo, et même au-delà, l'histoire de France s'émaille de solides images

d'Epinal. Sur une trame authentique l'imagination populaire et le talent de

quelques artistes se donnent libre cours.

Le coup d'éventail du dey d'Alger au consul de France n'échappe pas à la

règle. La suite est connue : la riposte pour châtier l'insolent, la prise de la

cité barbaresque et la mainmise sur ce qui deviendra le fleuron de l'empire

colonial.

La réalité des faits, même si elle recoupe l'imagerie, s'éloigne de cette

vision simpliste. Faut-il rappeler que le fameux coup d'éventail date du

30 avril 1827 et que la prise d'Alger n'interviendra que le 5 juillet 1830

Rodrigue et le vieux don Diègue avaient le sang plus chaud...

*

* *

1827. L'Empire turc est plus que sur le déclin. Octobre de cette même

année marquera le commencement de la fin avec la victoire anglo-francorusse

à Navarin. A Constantinople, le sultan se soucie plus de ses proches

frontières que de ses lointaines provinces comme la Régence.

Celle-ci vit donc un peu en autarcie. Alger, la cité barbaresque, quant à

elle, bien qu'affaiblie, reste une épine pour les Européens. La course est

toujours vivante avec ses méfaits de plus en plus intolérables pour une

chrétienté qui a retrouvé un semblant d'organisation communautaire avec

les congrès de Vienne. Les Anglais, mécontents, bombardent la ville

en 1816 et 1824 avec l'arrière-pensée de l'occuper. Par deux fois, la Royal

Navy échoue. Aussi, envers et contre tout, Alger apparaît-elle encore

comme une citadelle difficile à réduire.

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