30.06.2022 Views

Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

d'artillerie, se doit d'avoir l'avantage. L'agha Ibrahim bat en retraite avant

d'aller affronter les foudres de son beau-père, le dey.

Fort de ce succès, Bourmont est en mesure de poursuivre sa progression

toujours suivant le plan Boutin. Celui-ci a désigné le futur objectif : Fortl'Empereur,

cette forteresse bâtie sur l'emplacement d'un campement de

Charles Quint, d'où son nom. Dès le 1 er juillet, la place est investie, la

tranchée engagée, la canonnade nourrie contre les vieux murs. Brutalement,

le 4 juillet vers 10 heures, après que l'on eut vu des Turcs s'esquiver, une

violente explosion se fait entendre, perçue jusqu'à Sidi-Ferruch

à 30 kilomètres de là. Les derniers défenseurs viennent de se faire sauter.

Dès lors, les jeux sont faits. Les voltigeurs français dominent la ville. Il ne

reste plus au dey qu'à négocier pour sauver ce qui peut l'être.

Le 5 juillet, l'acte de capitulation est signé. Il est essentiel. Certes, il

implique un changement de souveraineté mais plus encore il détermine ce

que sera la politique française vis-à-vis de l'Islam algérien à l'avenir.

Voici ce texte que signe Hussein Dey avant de partir pour l'exil, à

Livourne d'abord, à Naples ensuite :

« Le fort de la Kasbah, tous les autres forts qui dépendent d'Alger et le

port de cette ville seront remis aux troupes françaises ce matin à 10 heures

(heure française). Le général en chef de l'armée française s'engage envers

S.A. le dey d'Alger à lui laisser la liberté et la possession de ce qui lui

appartient personnellement. Le dey sera libre de se retirer avec sa famille et

ce qui lui appartient dans le lieu qu'il fixera, et tant qu'il restera à Alger il y

sera, lui et toute sa famille, sous la protection du général en chef de l'armée

française ; une garde garantira la sûreté de sa personne et celle de sa

famille.

» Le général en chef assure à tous les soldats de la milice les mêmes

avantages et la même protection. L'exercice de la religion mahométane

restera libre ; la liberté des habitants de toutes les classes, leur religion, leur

commerce et leur industrie ne recevront aucune atteinte ; leurs femmes

seront respectées, le général en chef en prend l'engagement sur l'honneur.

L'échange de cette convention sera fait, avant 10 heures, ce matin, et les

troupes françaises entreront aussitôt après dans la Kasbah, et

successivement dans tous les autres forts de la ville. »

Le 5 juillet 1830 à 12 heures – Hussein Dey a gagné un léger sursis – les

troupes françaises victorieuses se présentent aux portes de la ville. Alger

devient française. La cité barbaresque a donc vécu. Charles X ne profite

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!