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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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longs mois pour que l'hélicoptère devienne un des éléments décisifs de la

bataille.

*

* *

En fait, au premier semestre de 1955, les actes de guerre restent encore

très localisés. Dans le Nord-Constantinois, en Grande-Kabylie, c'est plutôt

de la recherche d'armes ou d'individus repérés. La gendarmerie est presque

toujours présente pour témoigner par sa présence de la légalité des fouilles

et interpellations. Les fellahs rendent leurs fusils de chasse. Pas toujours.

Les palabres s'éternisent : « J'te jure, de fusil, j'en ai pas ! »...

Les grands moyens ne sont pas encore utilisés. Les ordres sont formels :

être correct et toujours payer le poulet convoité.

Les accrochages sont peu nombreux. Il y a eu celui où Didouche Mourad

a trouvé la mort. Les groupes F.L.N. sont modestes. En Grande-Kabylie, les

hommes de Krim Belkacem évitent le combat et recherchent le coup

payant. Ils tendent des embuscades vite démontées pour récupérer des

armes. Le relief s'y prête. Des coups de feu sur un véhicule isolé, un ou

deux hommes tombent, un fusil ou un P.M. est récupéré (si possible) et les

auteurs du coup de main plongent dans les broussailles, dévalant en

quelques instants les centaines de mètres de dénivelée qui les mettent à

l'abri. La 2 e D.I.M., arrivée en juin, fait les frais de cette insaisissable guerre

de partisans. Son chef, le général Beaufre, si intelligent soit-il, est plus un

théoricien d'état-major qu'un homme de terrain. Il voit trop lourd, trop

grand. Mal chronique dont souffrira l'armée française qui rencontre déjà son

autre adversaire principal : l'accident.

Comme le reste de l'Algérie n'a pas bougé, le gros morceau est et

demeure la zone des Aurès-Nementchas. Il y a environ 360 combattants

éclatés en petites bandes, admet Ben Boulaïd, questionné par le

commandant Monteil en mars-avril 1955. C'est peu et c'est beaucoup en

raison de l'immensité du massif.

Pour les réduire, le général Cherrières lance en janvier deux grandes

opérations qui se veulent des rouleaux compresseurs pour tout écraser. Quel

artiste, dans un bureau algérois, a baptisé l'une d'elles « Véronique » et

l'autre « Violette » ? Les résultats ne sont pas à la hauteur des moyens mis

en œuvre 13 . Alors, faute de mieux, les unités s'implantent. C'est le début du

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