Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon
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Jean <strong>Lafitte</strong> 124 Écriture du gascon<br />
tonique entre celle des Voyelles et celle des Diphtongues. Il est donc facile de les présenter en<br />
synopse et donc de faire apparaitre les changements adoptés.<br />
Les changements<br />
Le premier, de taille, est dans le titre : ce sont désormais les règles orthographiques du<br />
gascon, et plus seulement du béarnais. Mais on a vu que la notation du -n vélaire ouvrait déjà les<br />
règles de 1900 sur le gascon, alors que le préambule qui suit le titre de 1905 réduit la Gascogne<br />
linguistique à « la région où s’exerce plus particulièrement l’action des Reclams, il ne vise que le<br />
béarnais et les dialectes les plus rapprochés du Béarn. » Et l’Avertissement du Dic. de Palay de<br />
1932, que nous étudierons bientôt (p. 136), dit sensiblement la même chose, tout en étant plus<br />
explicite : « dialectes parlés dans [… le] Bassin de l’Adour; ces dialectes sont le béarnais, le<br />
bigourdan, le landais et le gascon du Gers ».<br />
Sur le fond, nous pouvons remarquer les changements suivants :<br />
– l’accent aigu est supprimé sur le e des monosyllabes, conjonction e comprise;<br />
– on admet le -o à la place du -e féminin comme variante chez les “irréductibles” des<br />
« régions extrêmes, influencées par le voisinage du dialecte agenais ou toulousain »;<br />
– on note le è ouvert en syllabe non tonique : pèpica, pèrrema, pèyrebate, permèremén,<br />
darrèremén; d’après ces exemples, il s’agit en fait des mots composés avec un accent tonique<br />
secondaire;<br />
– on note la nasalisation sur û (û, cadû, mantû…), mais on la supprime sur ê qu’on craint de<br />
voir lu à la française : hé, plé au lieu de hê, plê, etc. Mais on garde hén, plén là où l’n se prononce<br />
et on précise que la prononciation “mouillée” est notée héy, pléy, etc.<br />
– la diphtongue ùu de certains dialectes est ajoutée à la liste (bùu);<br />
– il est précisé que les notations oue/ouè, oui sont celles de deux voyelles en diérèse et non<br />
d’une diphtongue : pouème, que soui, que deyoui; la préférence éventuelle pour un tréma sur le ï est<br />
évoquée, sans plus;<br />
– la place de l’acent tonique est mieux précisée, du moins en dehors des formes verbales qui<br />
relèvent des « grammaires »; en particulier, dans les paroxytons achevés par i ou ou, « l’a, l’i, l’o,<br />
ou l’u (à l’exclusion de l’ou), qui s’y trouve [à la pénultième], recevra un accent grave. »<br />
– malgré la réserve relative aux formes verbales, il a paru nécessaire de traiter de l’accent<br />
tonique des 1 ères personnes du présent et de l’imparfait de l’indicatif des verbes en -e « béarnais »,<br />
en fait des régions de l’ouest gascon qui connaissent l’imparfait court : « Pour éviter toute<br />
confusion, on mettra un accent grave sur l’a ou l’i de la pénultième de l’indicatif. Ex : mentàbi {je<br />
nomme}; mais mentabi {je nommais} sans accent. De même càdi et cadi; dìsi et disi; escrìbi et<br />
escribi, etc. »;<br />
– h muet est supprimé au verbe abé; il est maintenu par suite d’« un long usage » dans<br />
« hòmi, històri, heretè » mais rendu facultatif « dans des mots comme oustau, èrbe, oéy, ort<br />
{jardin}, etc. »;<br />
– il est précisé que le ç est exclu de la graphie : abansa, coumensabi, asso, fayssou, etc.;<br />
– il est précisé que les consonnes ne sont doublées que si elles sont entendue doubles; ainsi le<br />
t dans arrecatta, dissatte, etc.; le m dans semmane, semmanè; le n dans pinneta, sinnét, arreguinna,<br />
sannie, etc. Mais pas d’exemple de doubles p, b et f : aparelha, aparia, apèu, abat, abadie, aferma,<br />
afina, afliya, afrounta;