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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 309<br />

Écriture du gascon<br />

2.— Les mots composés s’écrivent normalement d’un seul tenant; ils constituent en effet un<br />

tout sémantique appelé à perdre tout renvoi au sens primitif de leurs composants, avec même des<br />

adaptations phonétiques reflétées par la graphie.<br />

Par exception et tant que ces adaptations phonétiques et graphiques ne sont pas intervenues,<br />

leurs composants s’écrivent distinctement, mais liés par un trait d’union et, éventuellement, des<br />

apostrophes notant élisions ou aphérèses, soit pour des raisons sémantiques, soit pour des raisons<br />

liées au système d’écriture et de lecture.<br />

3.— L’orthographe s’appuie principalement sur les conventions d’écriture familières aux<br />

<strong>Gascon</strong>s du XXI e siècle, c’est-à-dire celles du français.<br />

Néanmoins, les phonèmes qui n’existent pas en français sont notés suivant des conventions<br />

propres au gascon, voire partagées avec d’autres langues voisines, langues d’oc notamment, en continuité<br />

avec la pratique des anciens.<br />

4.— Ne sont en principe notées que les lettres qui se prononcent.<br />

Toutefois, la recherche d’une graphie commune à l’ensemble gascon peut conduire à des notations<br />

conventionnelles dites “englobantes” qui comportent des lettres prononcées dans une partie<br />

du domaine et muettes ailleurs.<br />

5.— Un même son peut être noté par des lettres différentes en fonction de l’étymologie, ce<br />

qui facilite souvent la compréhension du mot par référence à ses correspondants d’autres langues,<br />

français principalement, qui s’écrivent suivant la même étymologie.<br />

Aperçu des améliorations proposées<br />

J’ai l’impression de me trouver dans la même situation qu’Arnaut de Salette : il ne s’agit pas<br />

d’inventer un système d’écriture du gascon, mais d’apporter quelques améliorations à un système<br />

existant et qui a largement été utilisé. Adopté par l’Escole Gastoû Febus en 1900-1905 et amélioré<br />

par Bouzet et Palay, puis retouché quelque peu par MM. Moreux et Puyau, ce système révèle néanmoins<br />

quelques défauts que j’ai signalés tout au long de l’étude historique du chapitre I er : confusion<br />

en -e atone final de ce qui, dans la moitié est du domaine, se prononce soit [e], soit [o] : la lèbe<br />

['l!!e], que’s lhèbe [&!!o]; double graphie de -n instable, gascoû et gascoun, triple graphie<br />

chabèque, thabèque et tchabèque; j considéré comme graphie englobante pour [j] et [2]…<br />

Il marque aussi quelques hésitations dans l’application du dernier principe ci-dessus. Ainsi,<br />

bien que la référence à l’étymologie soit sous-jacente, le choix entre c ou ç d’une part, s ou ss<br />

d’autre part, n’est pas toujours clair; si Palay écrit red {froid} < ‘frigidu’ (cf. p. 139), MM. Moreux<br />

et Puyau choisissent rét suivant la prononciation (p. 183), ce qui le coupe de redoulic. J’estime que<br />

la simplicité exige la rigueur dans l’application des principes, car la fantaisie et l’arbitraire obligent<br />

à mémoriser des quantités d’exceptions, et l’état de la langue n’a pas besoin de trainer ce boulet.<br />

II – L’accent tonique<br />

Comme en système classique (p. 243), les clitiques (articles, prépositions, pronoms faibles…<br />

et autres mots grammaticaux) sont évidemment dépourvus d’accent d’intensité, dit “tonique”, parce<br />

qu’ils font corps avec le mot d’appui, seul accentué. Tous les autres mots de deux syllabes et plus<br />

en ont une plus forte que les autres, voire deux pour certains composés, et la bonne compréhension<br />

entre locuteur et auditeur exige que l’accent d’intensité soit mis à la bonne place.

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