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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 213 Écriture du gascon<br />

par une idéologie politique, ils ont adopté la graphie classique et l’ont propagée sans se poser de<br />

questions, comme on le verra au chapitre suivant (p. 221).<br />

En fait, une graphie aux règles “secrètes”<br />

Il est vrai qu’outre ses défauts intrinsèques également étudiés au chapitre suivant (p. 227), la<br />

graphie classique occitane en présente un tout à fait surprenant, celui de s’appuyer sur des règles<br />

inaccessibles.<br />

M. Grosclaude (1991, p. 30) a cru pouvoir écrire de cette graphie :<br />

« On n’en fera pas ici un exposé, car le lecteur pourra la trouver, s’il le désire, dans<br />

les multiples publications de l’I.E.O. ou de l’Escòla Gaston Fébus. Elle a d’ailleurs été suffisamment<br />

vulgarisée auprès des milliers d’élèves qui ont suivi des cours d’occitan pour<br />

que nous puissions nous dispenser de l’exposer ici à nouveau. »<br />

Et pourtant… J’ai déjà raconté p. 7 le “parcours du combattant” qui fut le mien quand je voulus<br />

avoir en mains les règles officielles de l’I.E.O.<br />

De fait, l’I.E.O. lui-même ne les a jamais rééditées, l’association Per Noste n’a publié que la<br />

brochure d’application de R. Darrigrand (cf. p. 157), et l’Escòla Gaston Febus n’a rien publié sur ce<br />

seul sujet; tout au plus la revue Per Noste-Païs gascons donnait-elle alors, en p. 2 de couverture,<br />

quelques règles succinctes de lecture, supprimées depuis le n° 180 de mai-juin 1997. C’est pourquoi<br />

l’une de mes premières tâches fut de republier La réforme… de 1950 et L’application de 1952 en<br />

synopse dans le n° 2 de Ligam-DiGaM paru en février 1994 et adressé en “service de presse” à G.<br />

Narioo, alors président de Per noste; le hors-série n° 6 paru en avril 1999 a repris cette synopse en<br />

la complétant par les décisions de l’I.E.O. de 1975 et 1976; une 2 ème édition en juin 2003 y a ajouté<br />

les décisions de 1985 et 1989. Mais celui qui ignore ces brochures n’a d’autre recours que ce que<br />

disent de la graphie quelques manuels et dictionnaires qui n’en traitent pas à titre principal, et jamais<br />

des textes de première main…<br />

On imagine la gravité du problème quand les « ignorants » des règles officielles sont ceux-là<br />

mêmes qui enseignent aux plus hauts niveaux, publient dictionnaires et grammaires, voire inspectent<br />

les enseignants de terrain. On a vu, p. 199, l’exemple de R. Teulat; en voici d’autres, en domaine<br />

gascon :<br />

– M. Grosclaude au sujet de l’emploi du -u- pour noter le /w/ intervocalique : « l’I.E.O. luimême<br />

a autorisé les deux façons d’écrire : avèva et auèua. Si mes souvenirs sont bons, cette tolérance<br />

a été acceptée par P. Bec, Boisgontier et Darrigrand. » (P.N. n° 51 de Nov.-Déc. 1975, p. 2).<br />

Or cette disposition est dans L’application… de 1952, p. 4 (cf. Annexe XIII).<br />

– les auteurs du Civadot (parmi lesquels M. Grosclaude) ignoraient que le í de haría, vesía…<br />

était et reste prévu par ce même document de 1952, p. 7. Et dans l’Avant-propos du “gros dictionnaire”<br />

paru après son décès (cf. p. 185), M. Grosclaude l’ignorait toujours, malgré mes brochures,<br />

puisqu’il ouvrait le paragraphe sur ce sujet par ces mots « Nous avions pris autrefois l’habitude<br />

d’écrire…».<br />

– dans son article de 1986 sur l’Anthologie populaire de l’Albret de l’abbé Dardy, J. Salles-<br />

Loustau invoquait des “normes” totalement absentes des documents officiels de l’I.E.O. et montrait<br />

son ignorance du paragraphe final Enclise de L’application… (cf. pp. 166 et 302).<br />

– le Mémento grammatical du <strong>Gascon</strong>, qu’il signait avec J.-P. Birabent en 1989, faisait écho,<br />

sans l’écarter, à la proposition de « certains linguistes […], à des fins d’unification », de remplacer

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