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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 149 Écriture du gascon<br />

{culbute} (1278). On n’en tirera d’autre réflexion que le vieil errare humanum est…<br />

Voici d’abord ce qui semble bien des choix généraux pour la notation de certains phonèmes :<br />

Quelques phonèmes consonantiques<br />

Il s’agit ici principalement de phonèmes complexes, palatalisés ou affriqués :<br />

• selon L’application… de 1952, complétée par les normes catalanes du x ou ix, /#/ intervocalique<br />

est noté par le trigramme ish, sauf après i, après u de diphtongue et après consonne où il est<br />

noté par sh, comme à l’initiale (cf. p. 265); Séguy, lui, ne connait que sh en toute position; ainsi, à<br />

l’intervocalique, pelòsh, pelòsha (1098), eshòu (1101), esharbigader (1104), gashar (1107), picòsh<br />

(1117), nashença (1142), tosh (1226), escrushoat (1260), tésher (1271), coshinèra (1299),<br />

brosha (1316), deu poshiu (1341), andesh (1359), eshèr (1376), lashèra (1458), crésher (1563),<br />

tash, tashons (2463) au lieu de pelòish, eishòu, eisharbigader etc.; cela peut se justifier par le fait<br />

que le i est muet sur la majeure partie du domaine et n’a qu’un rôle orthographique conventionnel,<br />

comme d’ailleurs en catalan; ainsi, l’hapax moishèr (1126a “sorbier”) s’expliquerait par la prononciation<br />

[mu"'#!] relevée en deux points (Aran et Couserans). Mais J. Allières reste “classique” dans<br />

le Vol. V : nèisher (1778), créisher (1786), conéisher (1787), eishir (1802), deishar/leishar<br />

(1806); certes, la notation (A)shetar (1808) laisse supposer une graphie sans i ashetar, variante de<br />

shetar {acheter}, mais c’est sans doute une erreur matérielle. Et aussi Ravier (et Séguy pour R.I) :<br />

maladeish (R.I., 25, 30), parteish (ib., 30), leishem (ib., 35), baishessan (ib., 46), aishiuadat (R.II,<br />

119); mais on trouve aussi sh seul en R.I, apròsha (60), Poesh (66), eshalar (67), aproshat (73,<br />

103), mashant (85, 121), croshits, hèsh (86), desempush (97); mais là où l’édition de 1960 nous<br />

donne la transcription phonétique, c’est parfois un [s] qui correspond à ce sh, et non un [! (=[#]) :<br />

[pw,és] (66; 84/1960); [dedzémp,us] (97; 56/1960); mais [!al,a] (67; 84/1960); [ma!an] (121;<br />

38/1960); peut-être faut-il voir alors en sh la notation d’un /#/ considéré comme “standard”, alors<br />

que l’on rencontre des réalisations non chuintées.<br />

• toujours pour /#/, que l’usage occitaniste note par ch dans les emprunts au français, Ravier<br />

use logiquement de sh, car ch représente l’archiphonème qui se réalise par [#], [0] ou [tj] selon les<br />

lieux : shabrot, sharmant, marsha, shibaus (R.II, 125, 128, 129) etc. Mais pour Luchon (R.II, 120)<br />

on verrait plutôt Luishon/Luixon (cf. le théonyme aquitain local Ilixo). Et dans R.I, Ravier/Séguy<br />

usent tantôt de sh, tantôt de ch, sans raison apparente : arrishe, arrishessa, charmant (73),<br />

chegrinat, marshava (89) etc.<br />

• pour l’aboutissement de “-ll” latin, L’application… prévoit -th qui se réalise par [t], [0] ou<br />

[tj] selon les lieux, étant observé qu’au pluriel, la palatalisation disparait sur la quasi totalité du<br />

domaine pour donner [ts] (2124); mais L’application… l’ignore, ne prévoyant que -ths. Pour le singulier,<br />

Séguy hésite : le plus souvent, il est “régulier”, avec à cavath (1282), caddèth (1272), cath<br />

(1445), husèth (1500), moth (1226), perdigath (1206), porcèth (1260), sadoth (1315) et vòla-bèth<br />

(1223); mais on rencontre aussi -t dans hòrapèt (1136) et canèt (1301). Et pour le pluriel, il allège<br />

toujours en -ts : canèts (1201), perpets (1236) et budèts (1390 et 1391). Quant à Ravier, il écrit en<br />

R.I et, det… l’article de la montagne noté “normalement” eth, deth en R.II; et aussi devat (R.I, 46),<br />

còt (ib., 59).<br />

• certains mots ont un [tj] intervocalique dans des zones où ch se réalise par [0], voire [#] et<br />

ne peut donc convenir; aussi Séguy l’a-t-il noté par th, qui n’est donc plus cantonné à la finale issue

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