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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 170 Écriture du gascon<br />

29 – Les Fiches de grammaire d’occitan gascon normé (1995)<br />

C’est dans la continuité du Mémento grammatical du gascon qu’un groupe de professeurs a<br />

conçu les Fiches de grammaire d’occitan gascon normé (cf. pp. 70-71). Comme déjà dit, le volume<br />

1 paru en 1995 traite de « Prononciation et graphie - Conjugaisons ». Même si ces fiches n’ont eu<br />

guère d’impact sur le public gasconophone, elles ne peuvent être ignorées de qui s’intéresse à<br />

l’écriture du gascon et à sa prononciation. Voici donc ce qui m’a paru devoir être signalé.<br />

Tout d’abord, la Préface entend rééquilibrer vers le nord un enseignement basé surtout sur des<br />

livres élaborés dans le sud, avec la perspective d’arriver un jour à un « gascon véhiculaire »; mais il<br />

n’est pas caché que « l’ouvrage contribue à ancrer le gascon dans la langue qui, des Alpes aux<br />

Pyrénées, nous réunit […], l’occitan. » On appréciera l’impasse totale faite par ces universitaires<br />

sur tout ce que d’autres universitaires français et étrangers, parmi les plus éminents, ont pu écrire<br />

sur le gascon, langue très proche de l’occitan, certes, « mais spécifique (et ce dès les origines), au<br />

moins autant que le catalan » (Bec, 1973, 26).<br />

L’Avant-propos donne les références fondamentales en matière de graphie : le système<br />

d’Alibert adopté par l’I.E.O., mais avec quelques évolutions : si l’h muet est écarté (veïcul, coòrta),<br />

le -z- de realizar est maintenu alors que l’I.E.O. l’avait remplacé par -s- depuis 1976 (cf. p. 158).<br />

La Première partie traite de « Prononciation et graphie de l’occitan gascon ». Je relève les<br />

nouveautés suivantes :<br />

Si L’application… de 1952, seul document officiel de l’I.E.O. pour le gascon, n’hésitait pas à<br />

définir « l’alphabet gascon » (cf. Annexe XIII), les Fiches ne connaissent plus que « L’alphabet<br />

occitan qui sert de base à la graphie classique de l’occitan gascon est composé de 23 lettres » (p.<br />

21); on note le pas idéologique, mais cette formule alambiquée laisse filtrer la gêne des auteurs<br />

quant à la place du gascon dans l’occitan : si le gascon était vraiment de l’occitan, il suffisait<br />

d’écrire « L’alphabet occitan est composé de 23 lettres »…<br />

Plus concrètement, les Fiches introduisent les lettres K, W et Y pour noter certains mots<br />

empruntés à d’autres langues; mais c’est « à côté de formes en orthographe occitane consacrées par<br />

l’usage (whisky/oïsqui…). » (p. 21). Au demeurant c’est la solution catalane dont les Diccionaris de<br />

l’Enciclopèdia ne connaissent que whisky, edelweis…<br />

Moins heureux est le maintien de la polyvalence traditionnelle du ch qui vaut [0] dans chanca<br />

et [#] dans chivau (p. 22) : il faut savoir que le mot vient du français pour lire [#].<br />

La séquence sh valant [sh] est notée s.h (p. 22); cela n’a jamais été prévu par L’application…,<br />

et l’exemple des.huelhar est mal choisi, car deshuelhar suffit, opposé à deishar où l’on voit bien<br />

que c’est le trigramme ish qui est nécessaire pour noter /#/.<br />

L’accent aigu sur le i de vesía, haría est maintenu pour noter l’amuïssement du -n-<br />

étymologique (p. 24), alors que le Civadot l’avait supprimé; j’y reviendrai au Chapitre V, p. 315.<br />

C’est aussi un accent aigu qui est utilisé sur le u après g pour l’en dissocier et éviter la<br />

prononciation [gw], avec pour exemple lagúa [la'5yo, -œ] (p. 24); le cas n’est pas expressément<br />

prévu par L’application…, mais a toujours été traité jusque là par un tréma, et c’est encore la<br />

solution adoptée par G. Dulau (1994, p. 161), Y. Vidal (2000, p. 24 et 154) et par J. Miró dans<br />

Arnaudin (2001) (lagüa); au demeurant, le ú pourrait noter ici la chute du -n- intervocalique<br />

comme dans haría…

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