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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 304 Écriture du gascon<br />

d’ua mòrt tranquilla (1993, p. 21).<br />

N’oublions pas en effet que la “norme” ne peut être que cohóner, puisque c’est cette forme<br />

que L’Application… donne en exemple à la p. 4. Mais trois lignes après, inconséquente, elle donne<br />

in-hèrn {enfer} comme exemple de graphie de ce qui se prononce [nh], alors qu’il s’agit là, vraisemblablement,<br />

d’une réfection savante de ce qui est [ih!r] dans la langue courante; c’est du moins<br />

ce dont témoigne ihèr chez Lespy et Palay… et dans le fameux Sermon du Curé de Bidéren.<br />

Réfections savantes et bien contestables aussi que « confit|con·hit [k,'hit] », « confir|con·hir<br />

[k,'hi|kun'hi] », « con·hins » « con·hóner » et « con·hessar » que l’on trouve dans le Dic. de Narioo<br />

et autres; certes, la prononciation est indiquée pour les deux premiers, mais sans cohérence, comme<br />

on le constate, et plus grave, en désaccord avec l’ALG qui a noté dans la moitié nord-ouest du domaine<br />

[k,'fit] et [g,'fit] avec nasalisation, mais dans l’autre moitié, [ku'fit] et [ku'hit], sans aucune<br />

nasalisation, nulle part ce que porte le Dic. ! Quant aux autres mots en con.h-, l’usager ne saura rien<br />

de leur prononciation et fera entendre un “néo-gascon” que les locuteurs naturels dénonceront<br />

comme de l’« occitan »…<br />

Dans un souci d’authenticité et de simplicité, je recommande donc cohessar, cohession, cohin,<br />

cohir, cohóner, cohrontar et ihèrn.<br />

“Un autre, une autre”<br />

En gascon, le masculin comme le féminin se disent le plus souvent [y''a*te], l’est prononçant<br />

le féminin en -[a*to]. Mais les adeptes de la graphie classique répugnent généralement à écrire cette<br />

forme de la parole vive, probablement par honte du gascon face au mépris de l’occitan languedocien<br />

38 qui ne l’a pas. Ainsi, M. Grosclaude, 1977, p. 29 :<br />

« un aute, ua auta. Attention, dans bien des régions, ces deux mots se prononcent<br />

avec une mouillure. On prononcera alors uniaoute ou niaoute »<br />

La seule occurrence de notation classique que j’ai rencontrée est de l’auteur bigourdan J.-L.<br />

Lavit, dans Pelot (1195, p. 2) : Dançant un còp dab l’un, dab nhaute en tot seguir. {Dançant une<br />

fois avec l’un, avec un autre tout de suite après.} Sur le fond, j’estime qu’il a raison, car on ne peut<br />

interdire l’écrit à une forme si répandue. Mais alors, comment la noter ?<br />

Le ['] n’est sans doute que la mouillure du -n de l’article indéfini un, épicène en l’occurrence,<br />

par élision du -a au féminin; tout comme les parlers de l’ouest n’amuïssent pas le-n- de plena, féminin<br />

de plen {plein}, mais le mouillent en plenha. Nous avons donc grammaticalement unh +<br />

aute. Je pense que pour la clarté, la fusion n’est pas souhaitable et je préfère écrire unh aute, et cela<br />

pour les deux genres à l’ouest, avec le féminin unh auta à l’est. On pourrait certes imaginer de noter<br />

unh’aute/a au féminin, pour marquer l’élision du -a de unha; mais je n’ai aucune attestation de unha,<br />

unhe ou ugne), y compris dans les textes anciens; c’est sans doute une fausse bonne idée.<br />

Quant à la forme apocopée [''a*te], on l’écrira ’nh aute avec ’nh auta féminin à l’est.<br />

Las Pireneas<br />

Dans les écrits occitanistes gascons, on trouve Pireneas, Pirenèas, les deux féminins pluriels<br />

et Pirenèus, masculin pluriel. Pireneas est le choix de M. Grosclaude (1977, p. 64) et du Civadot<br />

38 Cf. Henri Jeanjean (1992) : « Ce que certains ont appelé le centralisme ou même “l’impérialisme languedocien” en<br />

matière politique se retrouve dans le secteur culturel […] On va se moquer des accents et des particularismes gascons<br />

ou auvergnats. “Il n’est bon bec qu’à Paris” se retrouve transformé en “il n’est bon bec qu’à Béziers, ou à Montpellier. »

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