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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 146 Écriture du gascon<br />

(p. 5), le gascon est divisé en « dialectes », comme une langue, et non en « sous-dialectes », comme<br />

un dialecte.<br />

Les 8 principes d’Alibert pour la graphie<br />

L’essentiel du document concerne donc la graphie, avec l’avantage de donner d’emblée, fûtce<br />

par référence, les principes qui dominent le système, ce qui dispense d’avoir à les déceler à<br />

travers les règles de détail. Il y en a huit, de A à H, exposés plus loin, pp. 234 à 239.<br />

On peut les résumer ainsi :<br />

– graphie phonologique (B) (plutôt que phonétique, c’est-à-dire qu’un même graphème peut<br />

avoir plusieurs réalisations, comme ch dans la graphie fébusienne dès 1900 ou j chez Palay) sauf à<br />

rétablir des lettres étymologiques dans certains cas; et malgré la lettre du texte, c’est aussi vrai des<br />

mots “savants”, car leur « la graphie d’origine » n’est plus qu’une graphie “phonétique” quand on a<br />

changé les k en qu, les ph en f etc. (ce qu’avait fort bien vu R. Darrigrand, 1969-1, p. 5, repris par<br />

M. Grosclaude, 1977, p. 49 : l’« orthographe des mots savants […] est absolument phonétique »);<br />

– référence aux graphèmes de l’ancien gascon (A);<br />

– recours à des formes anciennes qui seront lues différemment selon les lieux pour assurer<br />

l’unité de l’écrit (D & E);<br />

– rétablissement de groupes de consonnes et de consonnes finales étymologiques que<br />

l’évolution de la langue a plus ou moins altérées ou amuïes (F & G);<br />

– usage éventuel de plusieurs graphèmes pour un même phonème, selon l’étymologie (H).<br />

On fera d’abord une place à part au dernier principe que les graphies modernes du gascon<br />

appliquent sans problème, tout comme le français : lou cèu {ciel} n’est pas lou seu {suif} tout<br />

comme en français cens n’est ni sens ni sans…<br />

Pour le reste, on voit tout de suite la tension qui peut résulter de la contradiction entre le<br />

principe “phonologique”, qui aligne l’écrit sur l’oral et caractériserait une graphie “moderne”, et<br />

tous les autres principes, qui, par étymologisme ou même archaïsme, peuvent éloigner<br />

considérablement l’écrit de l’oral et font de ce système une graphie “classique”. Ainsi, tandis que<br />

certains écrivent tentar et contar/condar {tenter et conter ou compter} selon la prononciation (-r<br />

mis à part), d’autres “en rajoutent” avec temptar et contar {conter}, comptar/comdar {compter}.<br />

(Voir aussi p. 162).<br />

Les règles orthographiques du gascon<br />

Pour ce qui est des règles de détail, nous noterons quelques changements par rapport aux<br />

règles données par Alibert en 1942 dans le cadre de la S.E.O.<br />

Deux sont heureux, allant dans le sens de la simplicité ou de la clarté, ou des deux :<br />

– distinction entre les deux valeurs de o et de e : o / ó vaut [u], ò, [%/o]; le e / é vaut [e], è, [!] :<br />

còr (cò), demora (demoure); seda (séda), mèu (mèu); de même, /o*/ est noté òu comme chez<br />

Mistral et à l’E.G.F.<br />

– rétablissement du u après q, le q seul étant trop novateur (qualitat), mais [kwa] sera noté par<br />

un diacritique sur u; après flottement, c’est aujourd’hui le tréma (qüaresma), ou rien, pour les mots<br />

les plus usuels comme qüate / quate et qüand / quand.<br />

Mais trois autres changements sont plutôt regrettables, car ils vont introduire des complications

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