13.07.2013 Views

Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Jean <strong>Lafitte</strong> 186 Écriture du gascon<br />

Il n’est même fait aucun exposé de la façon d’écrire et lire la langue dans ce système; pour<br />

l’écriture, on se réfèrera à la plaquette de Robert Darrigrand “Comment écrire le <strong>Gascon</strong>” » (1 ère éd.<br />

1969; 2 nde 1974); et pour la lecture, contrairement au Civadot qui y consacrait le titre V de son<br />

Introduction, rien. On pourra donc écrire des textes de toutes sortes avec l’aide de cet ouvrage, mais<br />

on ne pourra jamais être sûr de bien prononcer un mot qu’on y découvre : langue écrite, mais<br />

langue morte ?<br />

La référence à Alibert rend peu probables les innovations orthographiques; mais avant de<br />

présenter celles qu’on peut déceler néanmoins, il nous vient à l’esprit une question préalable :<br />

De trois auteurs, qui est le premier ?<br />

L’ouvrage est signé dans l’ordre par Gilbert Narioo, Michel Grosclaude et Patric Guilhemjoan,<br />

ce qui en fait un « Narioo et autres » dans les bibliographies. Pourtant, dans l’éditorial d’adieu<br />

à M. Grosclaude, décédé le 21 mai 2002, J.-P. Darrigrand semblait en faire le chef de file :<br />

« Il n’aura pas eu l’occasion de voir arriver à son terme sa grande œuvre (et aussi<br />

collective) : le Dictionnaire Français-Occitan (<strong>Gascon</strong>) de quarante mille mots entrepris<br />

[il y a] trente ans par Robert Darrigrand, et poursuivi avec ténacité, avec Gilbert Narioo. »<br />

(P.N.-P.G. n° 209, 3-4/2002 paru en juillet).<br />

Et en feuilletant l’ouvrage au hasard, quelques indices vont dans le même sens : “héraldique”<br />

est traduit par eraldic, alors que G. Narioo écrivait heraudic dans sa traduction de la Bíblia valenciana,<br />

p. 12; pour le h-, on sait le prix que cet auteur attache à sa conservation dans l’écrit comme<br />

dans la prononciation gasconne; or le mot étant d’origine germanique comme heume, hacaneia… il<br />

est tout à fait légitime de le garder; quant à la vocalisation du l germanique en fin de syllabe, elle<br />

est non seulement gasconne, mais encore attestée par Mistral, même en languedocien : eraudic. On<br />

peut donc penser que si c’est eraldic qui a été imprimé, ce n’est pas G. Narioo qui l’a voulu, mais<br />

M. Grosclaude. Ou encore le néologisme “camping-car” que G. Narioo rend par camiostau (P.N.-<br />

P.G. n° 217, 7-8/2003, p. 8), contre carricampatge dans le Dictionnaire…<br />

Comme en bien des choses de Per noste (cf. p. 40), ce fut donc très probablement M.<br />

Grosclaude qui fut le “directeur” de cette œuvre, ce dont témoigne le fait qu’il en ait entièrement<br />

rédigé l’Avant-propos. C’est là qu’il justifie le mot « occitan » du titre, ce que je commente p. 45,<br />

puis expose les orientations générales de l’ouvrage et divers choix linguistiques (pp. 7-24); ce n’est<br />

pas ici le lieu d’en parler, sauf quand le prétendu choix linguistique de la graphie en -a du féminin<br />

des adjectifs épicènes en -e est d’abord un choix orthographique.<br />

La graphie selon l’Avant-propos de M. Grosclaude<br />

Neuf pages sont consacrées à la graphie (25-34), sans grand changement par rapport à ce qui<br />

était écrit dans le Civadot. Il en est ainsi notamment du préambule sur les orientations générales.<br />

Viennent ensuite plus de trois pages (un tiers du titre !) sur la délicate question de l’usage du<br />

trait d’union, y compris en toponymie, alors que l’ouvrage ne contient que des “noms communs”;<br />

or le même texte a déjà été publié dans le n° 200 de sept.-oct. 2000 de P.N.-P.G.; on voit donc mal<br />

l’intérêt de s’étendre autant sur un point aussi secondaire.<br />

Un paragraphe est consacré à la lettre h; en soi, rien de neuf pour du gascon; mais on voit<br />

réapparaitre un -h- dans pre(h)ension, co(h)erent, vehicule / veïcule, pro(h)ibicion etc., parce que sa<br />

suppression par l’I.E.O. « n’a pas fait l’unanimité parmi tous les gascons pour qui ce h joue un rôle

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!