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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 334<br />

Écriture du gascon<br />

Toutefois, si la voyelle devant recevoir le tréma doit par ailleurs porter un accent circonflexe<br />

marquant l’effacement d’un n qui la suivait, on ne note que cet accent : engrûadyë / engrûadgë<br />

{égrenage}, lûèc {lunatique}, lagûe {lagune}.<br />

Le groupe uï se dit [yi] en deux syllabes, ou [3i] en une seule, en élocution rapide; il s’oppose<br />

au groupe üi prononcé [wi] qu’on ne trouve que dans des mots savants après q ou g : ambiguïtat<br />

comme acuïtat et countinuïtat, opposés à aqüicole et lingüistique.<br />

Le tréma dans les groupes qü, gü<br />

Palay ignore totalement le groupe qü qu’on trouve dans le mot savant aqüicole; il use de<br />

quatre fois de gü; il vaut [gy] distinct de la voyelle qui suit dans argüà {arguer} et güèc ou züèc<br />

{pinson des Ardennes}; mais il vaut aussi [gw] dans güélh déjà cité, cacographie dans le système,<br />

pour goélh {œil} et probablement aussi dans agüelhade, variante « peu usitée » de agulhade {aiguillon},<br />

si peu que l’ALG II, 387 ne l’a rencontrée nulle part.<br />

Depuis des siècles, pour [gw] et [kw], le gascon a go (argoeyt {guet}), co (coelhë {cueillir})<br />

ou quo (quoan {quand, combien}), suivant l’étymologie. Donc inutile d’aller chercher des graphies<br />

en gü, qü, sauf sans doute pour les mots savants qui permettent de faire de gros dictionnaires mais<br />

ne hantent pas les œuvres contemporaines : aqüicole, lingüistique.<br />

Quant aux mots comme argüà et güèc, la règle générale d’écriture des diérèses en u suffit.<br />

Reste le cas de mots comme l’adjectif féminin ambigüe {=} où le tréma sur l’u est indispensable.<br />

Les accents sans valeur phonétique<br />

Bouzet (1928) donnait la règle suivante à la p. 8 :<br />

« b) L’accent peut servir à distinguer des monosyllabes qui s’écrivent de la même façon.<br />

Dans ce cas il faut mettre l’accent sur celui qui a le rôle le plus important dans la<br />

phrase et que par conséquent la voix détache plus nettement. On écrira ainsi :<br />

« de (préposition) que dé (qu’il donne)<br />

« a (préposition) à (il a)<br />

« se conjonct. si ou réfléchi sé — lou sé le soir ou le sein.<br />

« ma adjectif possessif la mà la mer ou la main<br />

« la article la là la laine »<br />

Sarrail (1980, pp. 31, 35) inversait la règle du à / a pour retrouver celle du français, et citait<br />

l’usage du é landais {est}, distingué de la conjonction. Je ne reviendrai pas sur les bizarreries de la<br />

règle de Bouzet, déjà signalées p. 136. Mais tout cela ne peut que me conforter dans l’opinion que<br />

j’exprimais p. 294 sur ce genre de diacritiques :<br />

C’est une complication inutile, car celui qui comprend le sens, rarement ambigu, n’a pas besoin<br />

de diacritiques, et celui qui ne le comprend pas risque fort de ne pas connaitre non plus le codage<br />

de ces diacritiques. En revanche, je tiens à l’accent circonflexe proposé p. 318 pour marquer la<br />

perte d’un n intervocalique, même dans la plupart des parlers où il ne s’accompagne plus d’aucune<br />

nasalisation, car il est une aide à la reconnaissance des mots et donc l’intelligence du sens.<br />

Liaison des pronoms<br />

Ce titre est celui du § V. des règles de l’Escole Gastou Febus de 1905 :<br />

Quand le pronom précède un verbe commençant par une voyelle ou le pronom y ou en, il perd

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