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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 49 Sociolinguistique du gascon<br />

étaient définis et opposés ces concepts ! En tout cas, 64 % disaient parler couramment le béarnais,<br />

35 % le comprendre et seulement 1 % ne pas le comprendre ! J.-P. Latrubesse doutait néanmoins de<br />

ce pourcentage élevé de gens parlant « couramment », estimant qu’en fait, c’était souvent une<br />

capacité de parler, mais que les gens n’en usaient pas autant qu’ils le laissaient entendre.<br />

Intéressantes en revanche étaient deux remarques d’enquêtés que J.-P. Latrubesse livrait sans<br />

commentaire à l’appréciation des lecteurs : « Il ne faut pas que la défense du terroir et de sa<br />

richesse culturelle soit un tremplin pour autre chose, disons la politique. » et « Le combat occitan<br />

est juste, il est indissociable du combat socialiste. »<br />

Les enquêtes départementales et régionale des années 1990 (B. Moreux, 2001)<br />

Menées sur une bien plus grande échelle, ces enquêtes ont pourtant souffert sans doute d’une<br />

certaine confusion des esprits sur la pratique et la désignation de la langue. Bernard Moreux,<br />

chercheur associé au C.N.R.S. et ancien maitre de conférences à l’Université de Pau et des Pays de<br />

l’Adour, en a présenté une sorte de synthèse dans une communication au Colloque « Diversité et<br />

vitalité des langues régionales du Sud de la France » (Centre d’études et de recherches d’oc,<br />

CEROc, de la Sorbonne, 15 juin 2001).<br />

Il s’est appuyé principalement sur « les trois rapports intitulés Pratique(s), (présence) et<br />

représentations de l’occitan (ou langue occitane) publiés entre 1994 et 1997 à la suite d’enquêtes<br />

commanditées par les Conseils Généraux des Pyrénées-Atlantiques [enquête portant seulement sur<br />

les Pyrénées-Atlantiques gasconophones : P. A. (G)] et des Hautes-Pyrénées et par le Conseil<br />

Régional d’Aquitaine » ainsi que sur l’enquête de Cynthia Arenas (1999) auprès d’une population<br />

de 100 <strong>Béarnais</strong>, volontairement « diversifiée mais qui n’a pas été constituée de façon à être<br />

représentative ». Il a également utilisé ses propres enquêtes et entretiens, principalement en Béarn.<br />

Comme l’objet de la présente thèse n’est pas principalement d’étudier la vitalité de la langue<br />

gasconne, mais de lui offrir une graphie aussi pratique que possible, je ne vais pas reprendre ces<br />

travaux suffisamment récents pour mon propos, mais plutôt exposer les principales conclusions de<br />

B. Moreux, tout comme lui-même a utilisé ouvertement et avec beaucoup de bienveillance mes<br />

propres travaux. Mais plutôt que sa communication de 2001, j’en utiliserai ici une version 2002<br />

préparée pour publication en anglais dans l’International Journal of the Sociology of Language (n°<br />

169, pp. 25-62), version que l’auteur m’a très aimablement communiquée.<br />

Voici donc, synthétisés par B. Moreux, les résultats des trois enquêtes commanditées par les<br />

collectivités territoriales « sur le nom (ou les noms) donné(s) par l’informateur à la (aux) langue(s)<br />

autres que le français parlées sur le territoire concerné » une fois écartées « les réponses<br />

inutilisables : basque, langues latines, Ne sait pas, Autres » :<br />

P.A (G) H.P. Aquitaine<br />

“patois” 32% 82% 55%<br />

“béarnais” 52% 12%<br />

“occitan” ou “langue d’oc” (*) 10% 8% 27%<br />

“gascon” 7% 2% 5%<br />

« * Langue d’oc, moins chargé idéologiquement, est aussi moins fréquemment cité<br />

qu’occitan.<br />

« Les conditions de l’enquête favorisaient indûment la mention de l’occitan dans les<br />

deux premiers sondages cités : la question portant sur la dénomination de la langue par les

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