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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 215 Écriture du gascon<br />

sa couverture même que le guide de conversation Que parlam de Bayonne “affiche” deux “fautes”<br />

pour cinq mots : dans « gascon “maritima” o de “Baïona” », *maritima écrit avec -a au lieu de -e; et<br />

Baïona est mis pour Baiona (tréma inutile, mais il s’agit peut-être de se démarquer du basque Baiona<br />

!). Inversement, J.-P. Latrubesse, locuteur naturel originaire de l’ouest, et par ailleurs président<br />

de La Civada et coauteur du Civadot (cf. p. 159) écrit (1995) « Qu’èi avut lo CAPES l’an passat.<br />

Aqueth diplòme… » {J’ai eu le CAPES l’an dernier. Ce diplôme…} (2 occ.), au lieu de l’“officiel”<br />

diplòma…; il est vrai que, comme pour proublèm" — cf. note 15 p. 74 —, le Palay note la forme<br />

populaire vivante diplòm", qui se prononce bien en -[e] dans l’est.<br />

Dans ce même article de 1995, on lit encore malaia {hélas} pour malaja (< mal aja [qu’il ait<br />

mal]) alors que qu’aja [qu’il ait] y est correct; patuès (2 occ.), hypercorrection pour patoès, déjà<br />

signalée p. 147; qu’empaishan au lieu de qu’empachan, beaucoup de <strong>Béarnais</strong>, à la différence<br />

d’autres <strong>Gascon</strong>s, neutralisant l’opposition graphique (i)sh/ch; cf. G. Narioo ci-après.<br />

L’examen linguistique des rééditions du drame de Miquèu de Camelat Gastou Febus par J.<br />

Salles-Loustau en 1991 et des Fables gasconnes du Chanoine Césaire Daugé, par P. Guilhemjoan<br />

aidé par G. Narioo en 1999 m’a donné l’occasion de relever bien des erreurs de graphie, et pas toujours<br />

imputables à la seule ignorance des normes évoquée plus haut. Pour le détail, je renvoie le lecteur<br />

à l’Annexe XVIII; les explications sont parfois complexes, mais elles reflètent les recherches<br />

qui sont pain quotidien du lexicographe soucieux de rigueur orthographique.<br />

M. Grosclaude, dans un échantillon d’Enciclopedia occitana paru dans P.N.-P.G. 198, 5-<br />

6/2000 : orizon, contemporanea, (indo-)europeu/ea, anniversari au lieu de orizont, contemporanèa,<br />

europèu/èa, aniversari; sans compter les accents oubliés ou changés à l’impression. Il écrivait Darse’n<br />

pour Da-se’n, selon une pratique dont il semble le père dans sa méthode de 1977. Et sanctificat,<br />

malgré le document I.E.O. de 1989 (cf. p. 167). Dans le n° 202 de la même revue, de 1-2/2001,<br />

p. 4, Qu’avem recevut… en titre d’article; mais sans doute était-il déjà bien malade…<br />

De G. Narioo, je ne mentionnerai que ses hésitations sur la notation de /#/ : shebit (ejar, -s)<br />

(La Mar de Corintia, p. 16) et chebite(-ja, -gè) (ib. p. 60; La bíblia valenciana, p. 95); esglaisha<br />

(P.N.-P.G. 191, 3-4/1999, p. 9, p. 11) pour esglacha (cf. ALG II, 426; Darrigrand, 1969-1, p. 20);<br />

ou encore esgarauishavan, qui ne peut se lire que [ezgarawi'#a.œn] (P.N.-P.G. 206, 9-10/ 2001, p.<br />

11), au lieu de esgaraushavan (cf. ALG IV, 1199), comme Aush.<br />

On pourra encore signaler la notation généralisée du “futur du passé” en -re, y compris dans le<br />

récent manuel des conjugaisons « occitanes de Gascogne » de MM. Grosclaude et Narioo (1999).<br />

Pourtant, J. Allières le vocalisait en a, forme dominante dans une assez grande complexité (ALG V,<br />

1684), et donnait les exemples « que sabí que vengora, […] que’s demandava se vengora » (ALG<br />

V, 1616), puis y avait consacré une note dans Estudis occitans n° 21 du 1 er sem. 1997, p. 19; P. Bec<br />

devait y revenir par deux fois (cf. Bec, 2000 et 2002).<br />

Et pour tous les amateurs d’alcool fort — il faut bien sourire de temps en temps —, l’anarchie<br />

de l’“usage” quant au “whisky” : R. Lapassade l’écrivait uisquí (Sonque un arríder amistós, 1975-1,<br />

pp. 101, 107), le Civadot…, hóisqui (ainsi que G. Narioo, qui dut participer à sa rédaction, et en use<br />

dans sa traduction de La bíblia valenciana, 1994, p. 132). Plus sagement sans doute, Bianchi et<br />

Viaut (1995; cf. p. 170) et Atau que’s ditz (cf. p. 175) ont renoncé à une orthographe gasconne et<br />

accepté whisky , ce dernier avec hoísqui en « variante graphique » (p. 16, mais omis v° whisky); et<br />

chaque graphie gasconne correspond à une réalisation différente : [wis'ki, 'hu"ski, 'hwiski] !

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