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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 263 Écriture du gascon<br />

réalise en [tj] comme « “t” palatal », qui, de fait, s’étend sur plus de la moitié nord-ouest du domaine.<br />

Quant au second, fréquent en languedocien, il ne se rencontre en gascon que dans le Haut-<br />

Comminges et le Couserans, ce qui peut expliquer que D, établi à Orthez, n’en traite pas. Il se caractérise<br />

par sa dérivation en [j/2]. Sans entrer dans le détail, les cartes ALG I, 152 “hêtre” (hag =<br />

[ha0]) et IV, 1594 “rouge” (rog = [rru0]) attestent de la prononciation en [0] en Couserans et en un<br />

point du Haut-Comminges; s’y ajoute au seul point 790 SE Confolens (Couserans) le mot gaug<br />

“joie” prononcé [ga*0] dans la carte IV, 1399 “plaît”. Les cartes relatives aux 3 ème personne du présent<br />

de l’indicatif et 2 ème de l’impératif de léyer [lire] et húyer [fuir] (V, 1897, 1902 et 1903) montrent<br />

quelques autres zones de l’est où la finale est en [#] ou en [0]. G. Deledar (1995, pp. 43-44) les<br />

note leg (variante lig à l’impératif, dans l’est) et hug (variante fug à Aulus), étant entendu que « -g<br />

final se prononce [tch] » (p. 11). Michel Pujol, originaire du Couserans, écrit vueg [!we0] {vide}<br />

(Lo Gai Saber, ivèrn de 2005, p. 228) ce que Séguy note voeit [!wejt] (cf. p. 151). Cette prononciation<br />

est aussi mentionnée par les Normes orthographiques de l’aranais, qui prévoient sa notation<br />

par -g et précisent en outre qu’après consonne, ce g se prononce [#], avec les exemples esparg<br />

{éparpillement}, mais aussi espàrger, esparja {éparpiller, qu’il éparpille}, où le g n’est plus final.<br />

Une norme orthographique gasconne doit donc permettre de noter ces formes de l’est pyrénéen.<br />

Pour le premier [0], A et D s’accordent sur ch et pour le second, A, G. Deledar, M. Pujol et<br />

les Aranais s’accordent sur -g. Je n’y vois que des avantages, en étant toutefois assez sceptique sur<br />

la façon dont la majorité des lecteurs gascons interprèteront le -g inconnu de leurs parlers : estug<br />

{étui} (Civadot et Atau que’s ditz) qui dérive en estuyar {cacher} est un hapax en dehors de ces régions<br />

pyrénéennes; sans doute pour être bien lu, il est donc écrit estuit par P. Bec (1973, p. 48), Dulau<br />

et Narioo et autres, estuch par A. Rifaut chez Y. Vidal (2000 et 2002), estuth par É. Chaplain<br />

(2002)… Quoi qu’il en soit, j’estime qu’il faut exprimer les règles à partir de la prononciation :<br />

ch est la graphie unitaire qui note ce qui se prononce [tj] dans le nord-ouest gascon, l’est du<br />

Béarn et la Chalosse contigüe, [0] dans le sud-est gascon et les vallées béarnaises, et [#] dans le<br />

reste du Béarn, la Bigorre et la moyenne vallée de l’Adour, suivant la carte ci-après : pòcha {poche}<br />

prononcé ['p%tjœ], ['p%0o], ['p%#o].

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