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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 29 La langue gasconne<br />

d’oc » dans Circulaire “Haby” du 29 mars 1976 déjà évoquée p. 24, et encore plus le rejet par le<br />

Conseil d’État de la requête en annulation dirigée contre elle (détail, p. 32). Or c’est lui et Michel<br />

Alessio qui, comme fonctionnaires sous les ordres de Bernard Cerquiglini, Délégué général pour la<br />

langue française et les langues de France, ont réuni les textes de l’ouvrage collectif en cause. Que<br />

peut signifier un tel silence dans un ouvrage officiel ?<br />

Que signifie encore, de la part d’un fonctionnaire censé œuvrer pour la protection des langues<br />

« minoritaires », le fait qu’il déprécie une opinion parce que « très minoritaire » (Galilée ne l’étaitil<br />

pas aussi ?) ou mise en avant par des « minorités » (mais l’occitanisme, n’est-il pas une<br />

« minorité agissante » qui sait bien placer ses partisans dans l’appareil de l’État ?)<br />

Enfin, pour le caractère « scientifique » du singulier « langue d’oc », on se reportera au texte<br />

de Charles de Lespinay cité au paragraphe suivant…<br />

Mais ces quatre opinions émanent de non-<strong>Gascon</strong>s, même si M. Grosclaude a servi la langue<br />

gasconne et béarnaise avec une loyauté exemplaire. Or on verra plus loin, p. 43, que les occitanistes<br />

gascons refusent tout amoindrissement de leur “dialecte” en face d’un occitan standard menaçant.<br />

Refus curieusement repris dans le rapport du Pr. Bernard Cerquiglini de 1999<br />

Il faut rappeler ici qu’en prévision de la ratification de la Charte européenne des langues<br />

régionales ou minoritaires, les ministres de l’Éducation nationale (Claude Allègre) et de la Culture<br />

(Catherine Trautmann) avaient chargé le Pr. Bernard Cerquiglini, alors Directeur de l’<strong>Institut</strong> national<br />

de la langue française, de dresser la liste des langues de France (lettre du 23 décembre 1998).<br />

Son rapport fut rendu public en avril 1999; comme la Charte exclut de son champ d’application les<br />

« dialectes de la langue officielle », le Rapporteur montre par un bref rappel de l’émergence du<br />

français que l’écart qui n’a cessé de se creuser entre lui et les autres variétés de la langue d’oïl ne<br />

permet plus de considérer celles-ci comme des « dialectes du français »; on doit donc opérer entre<br />

elles et le français une « disjonction » et retenir chacune comme langue régionale de la France; il<br />

est vrai que, sans s’en expliquer, H. Giordan avait déjà admis la pluralité des langues d’oïl (1982, p.<br />

56). Mais pour B. Cerquiglini, leur situation s’oppose<br />

« à la situation que montre l’occitan. Celle-ci pourrait être qualifiée de conjonction,<br />

l’occitan étant la somme de ses variétés. L’unité linguistique est en effet fort nette, même<br />

si une diversité interne est perceptible. Cinq grands ensembles au moins sont repérables :<br />

gascon, languedocien, provençal, auvergnat-limousin et alpin-dauphinois. Des<br />

subdivisions plus fines sont possibles (vivaro-alpin ? nissard ?); elles relèvent toutefois<br />

moins de la linguistique que de la géographie, voire de la politique. » (p. 10).<br />

Ainsi rédigé, ce passage laissait entendre que si les subdivisions des « grands ensembles »<br />

pouvaient relever de la politique, la « conjonction » mentionnée résultait d’une constatation<br />

scientifique, selon ce qu’on était en droit d’attendre de l’auteur, linguiste et membre du Centre<br />

national de la recherche scientifique.<br />

Or une consultation du site internet de la D.G.L.F. faite le 5 janvier 2003 me fit découvrir une<br />

présentation générale des « Langues régionales et “trans-régionales” de France » par un texte de<br />

Charles de Lespinay, daté du 20 janvier 1999. Et dans ce texte, le seul du site qui fût signé et daté,<br />

on lisait cette déclaration d’une honnêteté exemplaire :<br />

« Le fait que l’on parle aujourd’hui de langues d’oïl (au pluriel) et de dialectes d’oc,<br />

mais de langue occitane (au singulier), est un choix politique et non scientifique,<br />

répondant aux enjeux du moment. »

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