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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 315<br />

Écriture du gascon<br />

La voyelle e en “parler noir”<br />

La question du e en parler noir ayant été clarifiée au titre de la graphie classique (pp. 249-<br />

250), il est aisé de transposer les solutions en graphie moderne.<br />

Le -e remplaçant dans cette graphie le -a posttonique de la graphie classique, on n’a plus que<br />

e, é et è que le parler noir réalise ainsi : e et é toniques en [œ], è en [e], e prétonique en [ø], e posttonique<br />

en [œ/!]. Réciproquement, on notera :<br />

– [œ] tonique par e ou é dans les conditions habituelles : hemne {femme}, vedë {voir}, dén<br />

{dent}, servén {servant}, serpén {serpent}, tendén {cependant}, seberdén {surdent}, héns / hén<br />

{dans}, dehén {dedans, l’intérieur}, bastimén {bâtiment}, urousemén {heureusement}, etc.<br />

– [e] tonique par è : acèy {acier}, lèbë {lièvre}, vedèn {voyant}, bernat-pudèn {punaise des<br />

bois}, cregnènce {crainte}, paciènce {patience}, calhiuèt {petite cheville}, paloumèt {russule}, etc.<br />

– [e] prétonique de même, mais en mettant un accent sur la tonique pour lever toute ambigüité<br />

: acèyrà {aciérer}.<br />

– [ø] prétonique par e : le vertat {la vérité}, estau {maison}, servìci {service}, etc.<br />

Les voyelles nasales intérieures<br />

La chute du -n- intervocalique entraine une nette nasalisation de la voyelle qui le précède dans<br />

la zone grisée de la carte ci-dessous : nord du Béarn et jusqu’à la pointe de la Bigorre (Labatut-<br />

Rivière pour un seul mot, plêa, ALG IV, 1345 “remplir”; mais ce point a été rajouté pour le volume<br />

IV — l’enquêteur principal X. Ravier est né à 5 km de là —, de telle sorte qu’on ne peut tirer de<br />

conclusion négative pour les autres mots étudiés). Ailleurs, cette nasalisation a dû logiquement exister<br />

39 , mais a fini par disparaitre totalement.<br />

L’Application… avait prévu le rappel généralisé de la chute du -n- dans le groupe final -ia par<br />

un accent aigu sur le í :<br />

« La finale -ia […] portera un accent sur le premier élément (-ía) chaque fois qu’il<br />

s’agira d’une diphtongue formée après la chute d’un n intervocalique; on la distinguera<br />

39 Cf. Bec (1968), I, pp. 37-48.

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