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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 81 Sociolinguistique du gascon<br />

Béarn, à la Gascogne et même à l’« Occitanie ». On peut certes condamner le « chauvinisme »,<br />

voire le « racisme borné » des autochtones, mais dans une affaire qui touche tellement aux racines<br />

et aux traditions d’un peuple, c’est le genre de reproches qui ne fait qu’ancrer les gens dans leurs<br />

sentiments. Mais cela n’est pas propre au Béarn ou à la Gascogne, et si l’on en doutait, horsain et<br />

hors-venu du Rézeau (2001) seraient là pour nous convaincre. D’ailleurs le Lorrain Michel<br />

Grosclaude en était bien conscient, et avait même joué sur l’onomastique béarnaise et gasconne<br />

pour ironiser sur les autochtones qui voudraient se cacher derrière des appellations étrangères : à la<br />

p. 123 de Lo gascon lèu e plan, un dessin montre un chanteur et des musiciens aux longs cheveux<br />

qui se produisent sous le nom de « The young crazy boys »; l’un des deux spectateurs en béret dit à<br />

l’autre : « Ceux-là, je les connais tous ! Il y a Pédeboscq, Lacarrère, Lahitette et Bordenave. »<br />

– le second fait est que les institutions occitanistes ont du mal à trouver des dirigeants<br />

autochtones, alors que Mistral faisait jurer à la Reine Jeanne du XIV e s. « de n’imposer au pays le<br />

gouvernement de quiconque n’y est pas né » (cité par R. Lafont, 1980, p. 228). Certes, aujourd’hui,<br />

c’est le “pays” qui les choisit, comme le président de l’I.E.O. et celui de l’Escole Gastoû Febus; et<br />

ceux-ci parlent et écrivent le béarnais; mais on est en droit de se demander comment il se fait<br />

qu’aucun autochtone ne se soit proposé et n’ait été choisi pour présider ces associations. Depuis,<br />

certes, S. Javaloyès a cédé son siège à un jeune <strong>Béarnais</strong>.<br />

Plus grave encore semble-t-il, quand en 1998 l’<strong>Institut</strong> occitan de Pau (installé à Billère depuis)<br />

lança un appel à candidature pour recruter son premier directeur salarié, « les candidats locaux

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