Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon
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Jean <strong>Lafitte</strong> 239 Écriture du gascon<br />
1998, pp. 14 et 83) etc. Et donc également semmana, dotte {semaine, doute}, etc.<br />
Le principe G tend à rétablir systématiquement à l’écrit les consonnes finales étymologiques<br />
amuïes ou altérées; l’analyse des exemples bruts montre que cela concerne, en languedocien :<br />
– -r amuï : infinitifs (donar, voler, venir), noms et adjectifs avec finales issues des suffixes latins<br />
-ore, -ori, -are, -ariu (color, vesedor, auserdar, obrièr);<br />
– -n amuï (can, vin, seren, fedon, forn);<br />
– -c amuï après s (bosc), r (forc), voyelle ou u de diphtongue (pèrsec, nauc < navica);<br />
– -t amuï après s (pòst), n (pont), voyelle ou diphtongue (rat, nuèit), r (sòrt);<br />
– -d amuï après r (verd, lard);<br />
– -p prononcé -[t] après voyelle (nap);<br />
– -g prononcé -[#] après voyelle (puèg);<br />
– -l amuï en finales atones -aul,-eul, -ol (apòstol, granívol);<br />
– groupe -rm altéré en -[n, r] (vèrm);<br />
– groupe -tz altéré en -[t, s] (anatz, patz, disètz);<br />
– groupe -lh altéré en -[l] (miralh, uèlh);<br />
– groupe -nh altéré en -[n] (cunh, codonh).<br />
Achevée par “etc…” la liste n’est pas exhaustive; et elle serait sans doute trop longue pour le<br />
gascon, dont on a remarqué la solidité des consonnes finales.<br />
Mais surtout, présenté comme absolu, le principe est muet sur sa finalité. Cependant, les<br />
exemples donnés de rétablissement de consonnes amuïes en tous lieux se rattachent à la finalité du<br />
dernier principe, « conserver la cohésion d’une même famille de mots et le parallélisme avec les<br />
autres langues romanes »; ainsi, les infinitifs, achevés en -r comme en catalan, castillan, français…<br />
préparent les futurs et conditionnels; les masculins en -r, -n, -rt, -rd etc… attendent la finale -a des<br />
féminins, le bosc attend le boscadye, le hust, le hustèr, etc…<br />
Principe H : choix de graphèmes suivant l’étymologie<br />
Enfin, le dernier principe, assez clair, peut gagner à commencer par sa justification.<br />
H.— Le même son pourra être représenté<br />
par une notation différente selon son étymologie.<br />
Ce procédé a l’avantage de ne pas rompre<br />
la cohésion d’une même famille de mots et de<br />
conserver le parallélisme avec les autres lan-<br />
gues latines.<br />
H.— Afin de conserver la cohésion d’une<br />
même famille de mots et/ou le parallélisme avec<br />
les autres langues romanes, un même phonème<br />
pourra être représenté par des notations différentes,<br />
selon l’étymologie.<br />
Ce dernier principe ouvre en grand la porte à l’étymologie dans la graphie des mots de tous<br />
les jours, puisque de nombreux phonèmes seront représentés par plus d’un graphème, selon ce que<br />
l’on sait de leur origine. Au risque d’en oublier, on a à choisir entre :<br />
– b, v pour rendre /./ mal distingué de /b/ dans la pratique;<br />
– c, qu pour rendre /k/ devant a, o, u;<br />
– s, ss, c, ç, sc pour rendre /s/;<br />
– sh, ch, -g pour rendre /#/;<br />
– s, z pour rendre /z/ entre voyelles;<br />
– i, j pour rendre /j/;<br />
– j, g pour rendre /2/ devant e, i; (màger, majestat)<br />
– -d, -t, -th pour rendre /-t/ (vad, bat, vath);