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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 130 Écriture du gascon<br />

Les 7 premières sont consacrées a l’Ourtougrafìo. Suit la Fourmaciu del Voucabulari (pp. 8-<br />

26), puis un Gloussari dels Gallicismes courregits (pp. 27-50). La seconde partie sera la base de la<br />

Quatrième partie de sa Gramatica occitana de 1935, Formacion dels mots, et la troisième, mise en<br />

graphie classique occitane, sera reprise comme Lexique des gallicismes corrigés - Glossari dels<br />

Gallicismes corregits dans les Annales de l’I.E.O. de 1957-58. Comme la future Gramatica, il est<br />

écrit en languedocien.<br />

Cela ne concerne évidemment pas le gascon, mais les idées exposées en tête ne manquent pas<br />

d’intérêt dans la mesure où l’auteur tente de concilier tradition et modernité. En voici donc le préambule<br />

(non titré) et les principes généraux énoncés dans un premier titre Avertiments preliminàris.<br />

« Le système orthographique que nous allons exposer est celui de l’ancienne langue<br />

d’oc du XIII e au XVI e siècle, mais à la mode du jour et régularisé.<br />

« Ce système est à la fois phonétique et étymologique : on écrit comme on parle, tout<br />

en tenant compte de l’origine de chaque son. C’est ainsi qu’on note : v ou b, c ou s, ch ou<br />

tg, g ou j, d’après l’étymologie latine et l’usage commun des langues sœurs de la nôtre. Il<br />

ne s’écarte de la graphie classique d’Estieu-Perbosc que par l’abandon des consonnes n et<br />

r finales et l’adoption des voyelles ou pour o sourd (semi-sonnant) et o final atone pour a.<br />

Ces concessions, que certains trouvent malheureuses, sont reconnues nécessaires par les<br />

bâtisseurs de la “langue retrouvée”. Perbosc, lui-même, a écrit dans la préface à ses Contes<br />

populaires de la vallée du Lambon (p. XIV) [cité en français] :<br />

« “Quant à la graphie employée, c’est la graphie traditionnelle de la langue d’oc,<br />

présentée ici sous la forme usuelle adoptée aujourd’hui par la plupart des félibres<br />

languedociens et gascons. Elle ne constitue qu’une demi-restauration, mais elle a<br />

l’avantage d’être facilement intelligible pour tous les lecteurs.”<br />

« Nous ne saurions pas mieux parler en faveur de notre travail. Nous ajouterons que<br />

l’éminent professeur de langue et littérature provençales de l’Université de Toulouse, M. J.<br />

Anglade, s’est prononcé dans ce sens dans sa Gramatico de l’anciano lengo d’Oc (p. 23)<br />

[cité en français] :<br />

« “Seul un compromis entre la graphie ancienne et l’orthographe moderne nous<br />

parait viable.”<br />

« Nous savons que cette façon de voir est celle de la majorité des félibres<br />

languedociens, fidèles disciples des enseignements de Mistral. C’est pour eux que nous<br />

avons voulu résumer les règles de notre graphie. »<br />

Suivent alors les Avertiments preliminàris, en fait quatre principes accompagnés de<br />

développements et d’exemples que je ne reprends qu’en partie :<br />

« I. – Il faut écrire comme on parle sans lettres inutiles ou parasites. » On écrira donc<br />

counta, pè, vint… et non coumpta, pèd, vingt… On ne doublera les consonnes que si elles<br />

sont effectivement prononcées doubles : dissatte, molle.<br />

« II. – Il faut employer les mots dans la forme traditionnelle la plus courante dans<br />

notre dialecte. »<br />

« III. – Chaque mot sera représenté tel qu’il est prononcé quand il est tout seul. »<br />

C’est-à-dire qu’on ne note pas les altérations de phonétique syntaxique.<br />

« IV. – Les lettres x, y, w et les groupes ch, ph, rh, th grecs seront supprimés. […] H<br />

du latin sera aussi supprimé. » Ce sont des simplifications classiques dans les langues<br />

romanes; mais si x doit être normalement remplacé par ss ou s- (eissemple, eissistenso,<br />

Savier) « on pourra conserver x dans quelques mots savants comme : examen, axiome,<br />

axile, etc. ».<br />

La présence du second principe, qui ne relève pas de la graphie mais de la sélection pour la<br />

langue littéraire montre que l’auteur ne maitrise pas encore la distinction entre les deux ordres de<br />

“normalisation”. Et le traitement différent du x selon que le mot est savant ou nom ouvre la porte à<br />

bien des désordres; au demeurant, un élève qui prépare des “examens” et étudie dans un livre illustré

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