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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 79 Sociolinguistique du gascon<br />

Escole Gastoû Febus Per Noste<br />

Pau et est du Béarn Orthez<br />

Palay, autodidacte, tailleur, puis secrétaire de importante proportion d’enseignants<br />

rédaction du journal catholique de Pau; publics du primaire<br />

Camélat, petit épicier de village et surtout du secondaire<br />

en majorité catholiques en majorité protestants<br />

“sensibilité” de droite appartenance à la gauche<br />

Mais les temps ont changé; en 1975, Per Noste pouvait rassembler sous le titre Notre langue<br />

maternelle « huit études sur la langue occitane » parues d’abord dans la revue de juin 1967 à<br />

septembre 1968 : tous les auteurs étaient des enseignants, âgés de 33 à 55 ans. Aujourd’hui, bien<br />

peu d’enseignants de ces âges ont le béarnais ou le gascon pour « langue maternelle »; de plus, le<br />

bénévolat fait d’autant moins recette dans le domaine des langues régionales que c’est devenu une<br />

affaire d’Éducation nationale, et il n’est pas dans les mœurs que les salariés que sont les professeurs<br />

d’« occitan » pallient bénévolement les « carences » de leur employeur, l’État; on revendiquera<br />

donc pour obtenir postes et crédits, mais le militantisme classique pour la langue et son<br />

enseignement seront laissés aux anciens.<br />

Or R. Lapassade a quitté ce monde en 1999 et M. Grosclaude en 2002; les cadres de Per<br />

Noste vieillissent sans renouvèlement suffisant, si l’on en juge par les signatures de sa revue Per<br />

Noste-País gascons. Quant aux effectifs, rien n’en est publié, mais ils ne doivent pas dépasser la<br />

trentaine de cotisants.<br />

Et depuis la disparition de ces deux enseignants, d’une grande rigueur morale, Per noste<br />

donne des signes inquiétants de dérive partisane. Ainsi, dans la « dictée occitane » évoquée p. 45,<br />

c’est une véritable falsification que les organisateurs ont fait subir au texte proposé aux adultes,<br />

« extrait du livre de Roger Lapassade, “Sonque un arríder amistós” {Seulement un sourire<br />

amical}, et qui raconte une anecdote de son séjour dans un camp de prisonniers en Allemagne. »<br />

(L’Éclair du 2 février 2004). Là, à l’arrivée de nouveaux prisonniers, il se tenait « devant la<br />

baraque 19 pour accueillir les <strong>Gascon</strong>s, les Basques, les Occitans… »; or “on” a dicté « … pour<br />

accueillir les <strong>Gascon</strong>s et autres Occitans, les Basques… ». “On” ne pouvait dire que pour le<br />

<strong>Béarnais</strong> Lapassade, les Basques passaient avant les « Occitans » — qu’il n’appelait certainement<br />

pas ainsi à l’époque — et que les <strong>Gascon</strong>s étaient distincts des « Occitans ». De plus le hasard (?)<br />

veut que le texte dicté ait été arrêté juste avant l’évocation des réunions qui rassemblaient chaque<br />

soir les <strong>Gascon</strong>s dans la baraque la plus éloignée et où « Le <strong>Gascon</strong> résonnait ».<br />

Un occitaniste, qui devait savoir ce dont il parlait, a un jour réécrit la devise de l’I.E.O. « La<br />

foi sans les œuvres est morte » (tirée de l’Épitre de St Jacques, 2, 26) en « La mauvaise foi n’est pas<br />

morte »… C’est plaisant, mais ici, quand on songe que les organisateurs sont des enseignants, cela<br />

devient inquiétant : l’enseignement de l’“occitan” a-t-il pour but de faire parler la langue ou de<br />

préparer des militants indépendantistes ?<br />

L’association Aci <strong>Gascon</strong>ha<br />

Depuis 1975, les Pyrénées-Atlantiques comptent en Bas-Adour une autre association qui ne<br />

se présente pas comme occitaniste, mais use de la graphie de l’I.E.O., Aci <strong>Gascon</strong>ha. Moins connue<br />

que Per noste, elle essaie de faire entendre une voix gasconne dans un environnement basque<br />

dominant. On lui doit un intéressant guide de conversation Que parlam (1996) présenté p. 172.

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