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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 272 Écriture du gascon<br />

licor (16), cotidian, cotacion, cotisa, cocient etc.; mais un quotà agricòla, sans toucher à ce mot latin<br />

entré en gascon par le français des règlements européens.<br />

Se rattache à ces mots le démonstratif très fréquent à l’écrit qu’Alibert et ses disciples écrivent<br />

aquò; mais on n’a aucune certitude sur son étymologie, comme le note explicitement J. Taupiac<br />

(1992, p. 447), pour conclure ainsi la page sur le sujet :<br />

« La graphie acò est parfaitement respectable : elle semble justifiée étymologiquement.<br />

Mais il est fort possible que la même chose puisse se dire de la graphie aquò […]. »<br />

Cependant P. Bec donne sans hésitation l’étymon *accu + hoc sans aucun q (1970, I, p. 445),<br />

en cohérence avec l’étymologie d’autres déictiques voisins (ib., p. 424), tandis qu’il présente des<br />

textes anciens où [kar] < ‘quare’ {car} est écrit quar (ib. p. 419) notamment dans les Leys d’amor<br />

(ib., p. 530) : or nul ne conteste la graphie car, pas plus que celle de com issu de ‘quomodo’ ou de<br />

còta, cotisar vus plus haut.<br />

Quant à la tradition, Taupiac montre que celle de l’occitan note aquo aussi bien qu’aco, sans<br />

qu’on puisse rien conclure. Pour ce qui est du gascon, je n’ai trouvé aucun aco dans les Coutumes<br />

de Montsaunès mais deux aquo dans la copie des XIII e -XIV e s. et cinq dans celle des XV e -XVI e s.;<br />

ni l’un ni l’autre dans les Récits d’histoire sainte (Lespy et Raymond, 1876-77) ni dans Un baron<br />

béarnais (des mêmes, 1878). Mais le manuscrit B des Coutumes de Corneillan, de la 1 ère moitié du<br />

XIV e s. (Ch. Samaran, 1953), contient deux aco; j’en ai trouvé un dans un règlement de voirie de<br />

Bayonne du 20 avril 1377 (Livre des Établissements, p. 208). Il est certain que le mot lui-même est<br />

rare, asso étant de loin le plus employé dans ces textes anciens.<br />

On a vu aussi p. 150 que Séguy a écrit pracò (ALG IV, 1344) mais aquò (ib. 2347, 2376 et<br />

VI-C, 20), tandis qu’on trouve acò chez Ravier. Et sous la direction de Jacques Allières, la couverture<br />

du n° 24 de Via Domitia, 1980-2 représentée ci-après affichait « L’Occitanie. Qu’es acò ? ».<br />

Mais peu importe ici, dans le système classique et ses principes, dont celui de la notation phonologique<br />

des mots d’origine populaire : la logique, la cohérence et la simplicité imposent acò.

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