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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 339<br />

Écriture du gascon<br />

marquer d’un accent grave quand elle est tonique : la hemno, acò {la femme, cela}, au<br />

lieu de la hemne, aco.<br />

– par -a dans les zones de cette partie sud-est qui le prononcent [a] faible; dès lors, il faut<br />

inverser la règle sur la place de l’accent tonique quand la syllabe finale est en a : elle est<br />

atone, et on doit la marquer d’un accent grave quand elle est tonique : la hemna, que serà<br />

{la femme, il sera}, au lieu de la hemne, sera.<br />

11 – corrélativement, les mots en -emén seront écrits :<br />

– en -omén dans la majeure partie du sud-est du domaine : urousomén {heureusement}, au<br />

lieu de urousemén;<br />

– en -amén dans les zones de cette partie sud-est qui le prononcent [a] faible : urousamén;<br />

12 – [e/œ] posttonique noté par -e au lieu de ë dans la moitié nord-ouest du domaine qui le<br />

prononce comme le produit de -a posttonique noté de même : la lèbe {le lièvre}, au lieu de la lèbë;<br />

13 – le “n caduc” n’est pas noté dans les zones qui l’amuïssent (1, 3 et 4 de la carte p. 325), et<br />

la voyelle qui le précède peut ne pas porter l’accent circonflexe si elle n’est pas du tout nasalisée :<br />

gascoû ou gascou {gascon} au lieu de gascoûn; mais dans la zone 5 qui le vélarise, il parait important<br />

de conserver l’accent circonflexe, à la différence de ce que faisait Palay, pour distinguer le -n<br />

vélarisé de celui qui est dental : augan, lou paysân qu’a hèyte ue boune recolte {cette année, le<br />

paysan a fait une bonne récolte}.<br />

La “tolérance” n° 10 risque de tromper le lecteur non averti sur la place de l’accent tonique,<br />

qu’attire le o ou le a en finale, suivant l’usage du français. Et la tolérance n° 13 demande néanmoins<br />

une certaine discipline pour opposer le -n vélaire au -n dental. Sous ces réserves, ces quatre<br />

dernières “tolérances” ne nuisent pas à la prononciation, elles augmentent seulement le fractionnement<br />

de la langue écrite.<br />

Et ces treize “tolérances” rejoignent pour la plupart la pratique de Palay. L’essentiel demeurant<br />

que ceux qui parlent puissent écrire, et transmettre leur savoir aux jeunes générations.<br />

L’école et l’édition feront le reste.

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