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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 179 Écriture du gascon<br />

– le n final de syllabe est généralement vélaire, mais parfois dental. En 1912, Arnaudin avait<br />

usé d’un caractère spécialement fondu pour le n vélaire; mais J. Boisgontier juge « inutile de<br />

distinguer par des signes diacritiques les deux sortes d’n du gascon. ». Je reviendrai sur les raisons<br />

qu’il en donne au chapitre suivant, p. 210;<br />

– bbl et ggl intervocaliques notent par écrit la prononciation qui double le b et le g.<br />

C’est donc une amélioration notable de la graphie propre d’Arnaudin — qui en changea<br />

d’ailleurs au cours des ans — avec un double souci de simplification et de fidélité à l’oral; deux<br />

regrets seulement, l’accent circonflexe du î, car un accent grave (solution E.G.F.) ou aigu (solution<br />

I.E.O.) aurait aussi bien fait l’affaire en évitant l’image de nasalité répandue par la pratique de<br />

l’E.G.F., et la non notation de l’opposition entre les deux -n gascons.<br />

La graphie classique ajoutée par J. Miró<br />

Quant à la graphie classique appliquée par J. Miró, elle est présentée dans une Note sur la<br />

graphie occitane en tête du tome I, pp. XXXVII-XLI. J. Miró explique d’abord sa genèse et ses<br />

avantages universitaires, sur lesquels je reviendrai au prochain chapitre, p. 209. Et il poursuit :<br />

« Des divergences existent cependant, souvent de détail, concernant certaines<br />

conventions : nous avons dû faire certains choix qui peuvent être discutés. Souvent même<br />

nous proposons deux solutions, l’une plus normative, l’autre plus locale, qui nous ont<br />

semblé avoir la même légitimité. Il ne s’agira pas ici de présenter un cours d’orthographe<br />

complet : des manuels existent qui en donnent une description plus complète. Nous nous<br />

contenterons de donner les règles générales et de préciser, à l’intention en particulier de<br />

ceux qui utilisent déjà ce système, les particularités, voire les problèmes, que posent le<br />

dialecte utilisé par Félix Arnaudin. »<br />

C’est un peu sibyllin, mais d’une étude assez approfondie des graphies proposées par J. Miró,<br />

je tire l’impression qu’il ne disposait pas des fameux documents de base de 1950-52, ce que laisserait<br />

entendre son renvoi aux « manuels » d’orthographe. En effet, bien qu’à l’affut de tout ce qui<br />

peut se publier en la matière — ce chapitre en témoigne —, je ne connais pas de véritable « manuel »<br />

qui en dise beaucoup plus ni mieux que l’exposé de J. Miró.<br />

Or, nous l’avons vu plus haut (p. 148), les documents de 1950-52 distinguent bien normalisation<br />

linguistique et normalisation graphique, celle-ci permettant d’écrire toutes les formes de langue,<br />

même si la première affiche des préférences entre elles. Mais J. Miró balance :<br />

– le plus souvent, heureusement, il transcrit en “classique” la graphie moderne d’Arnaudin-<br />

Boisgontier, ce qui permet de retrouver directement l’oral en appliquant à chaque graphème sa<br />

valeur définie par les règles générales;<br />

– mais lorsque la forme du mot s’écarte d’une forme plus connue, béarnaise en général, il<br />

écrit cette dernière, qu’il considère comme “plus normative” : article la prononcé [lœ]; /œ/ « en<br />

syllabe atone à l’intérieur du mot » noté -a- selon l’étymologie, alors que rien ne permet de dire<br />

quand un tel -a- sera [œ] et quand il sera [a]; -/!/- des imparfaits des verbes en -ar noté par -a-<br />

(cantava pour [kan't!wœ]), ce qui aboutira à la disparition de cette prononciation; /e"/ atone écrit ai<br />

également réalisé [a"] dans d’autres mots (voir détail p. 230); /ken/ et /k%n/ notés quan “quand”<br />

alors qu’à Bayonne, Que parlam écrit quen(t) pour /ken[t]/; mots en /w/- d’étymon /gw/- notés par<br />

gu- : enguan [en'wan]; guaire ['wa"rœ]; guaitar [we"'ta];<br />

– même démarche, mais en fonction de l’étymon, quitte à sérieusement compliquer la lecture;<br />

ainsi en notant le -n- amuï devant h ou f (gon.hir, confit), le -s- amuï devant h (des.har, des.hèita,<br />

es.hlor), alors qu’on lit cohóner et eslor dans L’application… même !

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