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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 286 Écriture du gascon<br />

Certes, on aboutit ainsi à deux espiar homographes et homophones, pour “regarder” et “expier”;<br />

mais pourquoi cela serait-il plus gênant que les deux colar {couler et coller} ou les deux despéner<br />

{dépendre et dépenser} et autres : le contexte lève vite le doute. Quant au reproche de<br />

s’écarter des langues romanes voisines, ce n’est guère pertinent : les Italiens, héritiers directs de<br />

Rome, écrivent comme ils prononcent esclusione, espressione, esteriore etc.<br />

Pour les mots savants ou étrangers avec /ks/ à l’initiale, ils sont si rares et de champ sémantique<br />

si étroit, réservés à des spécialistes, qu’on peut hésiter sur la solution la meilleure : Csercès, csilofène<br />

sont aussi possibles que csarda en français, czar en français et en portugais, tsar encore en<br />

français et en catalan, etc. Mais Xerxès et xilofène seront de toute façon prononcés correctement par<br />

les historiens et les chimistes qui en usent.<br />

En tout cas, pour traduire le mot anglais passé au français “fax”, facs n’est qu’un retour au latin<br />

‘fac simile’, et le verbe facsar en découle; pourtant, Narioo et autres ont choisi fax, faxar, mais,<br />

comme Rapin, l’étymologiquement correct equinòcci {équinoxe}.<br />

Enfin, pour rassurer ceux qui trouveraient tout cela d’une audace excessive, voici quelques<br />

exemples pris chez les adeptes de la graphie classique occitane :<br />

Alibert (Dic.) : esclamar, escusar, espandir, espausar, esperiéncia, espèrt, espurgar, estasi, estrèm…;<br />

La rédaction de Per noste : la Hera-Espausicion (P.N. n° 26, 9-10/1971, p. 19).<br />

Robert Darrigrand, grammairien, dans l’adaptation graphique de Lous tres gouyats de Bordebielhe<br />

de Simin Palay, 1974 : espèrts, p. 68; esplicacion, p. 128; escusat, p. 159.<br />

Roger Lapassade : esperiencia (P.N. n° 9, Nadau 1968, p. 27); clacson, Sonque un arríder amistós,<br />

1975, p. 116.<br />

Philippe Martel, historien : test {texte} (Estudis occitans n° 8, 2 ème sem. 1990, p. 16).<br />

Jean Sibille : refleccion (Estudis Occitans n° 10, 2 ème Sem. 1991, p. 26).<br />

Éric Gonzalès : estremonciat (Reclams, Oct.-Déc. 1997, p. 27).<br />

Jean Salles-Loustau, alors président de l’<strong>Institut</strong> occitan de Pau : esprimir (lettre du 19 avril<br />

1999 jointe au Bulletin de l’<strong>Institut</strong>).<br />

Michel Grosclaude : esperienças, esprimar (P.N. n° 1, 6/1967, p. 20); esplics (P.N.-P.G. n° 197,<br />

3-4/2000, p. 18); après avoir écrit explics dans Lo gascon lèu e plan, 1977);<br />

Gilbert Narioo : anglò-sacson (P.N. n° 17, 3-4/1970, p. 6), Alecsandre (P.N. n° 24, 5-6/1971, p.<br />

3), bocsur (P.N. n° 25, 7-/8/1971, p. 8), estraterrèstra (P.N.-P.G. n° 199, 7-8/2000, p. 10).<br />

Gérard Gouiran, professeur à Montpellier : estremista (Aquò d’aquí, Mars 2001, p. 3).<br />

Philippe Biu, aujourd’hui président de l’Escòla Gaston Febus : estraordinari (P.N.-P.G. 206, 9-<br />

10/2001, p. 3).<br />

Escòla Gaston Febus : estraordinari (Convocation pour l’assemblée du 13 mars 2002).<br />

Jean-Pierre Darrigrand, président de Per noste : esplic(s) (2 oc.). (P.N.-P.G. n° 213, 11-12/2002,<br />

p. 11).<br />

Jean Fay, majoral du Félibrige, professeur en retraite : esplica (La Cabrera n° 160, p. 5), espression<br />

(ib., n° 167, Fév. 2003, p. 2).<br />

En outre, dans les noms de communes, M. Grosclaude (1991) a opportunément remplacé par<br />

-cs le -x des noms officiels : Artics, Ausencs, Berencs, Bererencs, Morencs, Navarrencs… Par

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