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Thèse J. Lafitte - Tome I - Institut Béarnais Gascon

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Jean <strong>Lafitte</strong> 255 Écriture du gascon<br />

plus la 1034 “hier” pour le nord de la Dordogne, et 18 pour l’intervocalique) et j’ai étendu la recherche<br />

au yod après consonne ou au (cf. [a*'jami ) a*'2ami] {sens variés dont collectif pour “oiseaux”},<br />

avec 11 autres cartes. J’ai également consulté l’Atlas linguistique de la Grande Lande de<br />

Ph. Lartigue (1992) qui y étudie le yod dans ses trois positions (I, pp. 25-28). Mais dans la carte qui<br />

suit, je n’ai pas pris en compte la cartographie de J. Passy, assise sur une enquête de plus d’un siècle,<br />

et faute de point d’enquête de l’ALG, je n’ai pu représenter la zone en [2] autour de Lescar évoquée<br />

par Palay, zone dont J. Passy a rappelé les liens historiques avec la vallée d’Ossau.<br />

On est d’abord frappé par le fait que l’aire compacte du [j] en toutes positions s’adosse au<br />

Pays basque, comme la plupart des phonèmes anciens en voie de submersion. Le latin n’avait que le<br />

son /j/, en effet, et il n’est sans doute pas aventuré de considérer que le gascon l’a d’abord conservé;<br />

en certaines zones, il l’a ensuite durci en [2], d’abord l’initiale, comme pour renforcer l’attaque du<br />

mot, puis après consonne pour en faire un « j appuyé », et enfin en position intervocalique (Passy,<br />

1904, pp. 67-68).<br />

La carte tendrait à confirmer ces vues de J. Passy, le [j] intervocalique se maintenant en marge<br />

du [2], notamment dans le nord des Landes et à l’est de la vallée d’Ossau. Diachroniquement, on en<br />

a peut-être aussi une confirmation pour celle-ci dans trois chartes établies par le notaire d’Ossau au<br />

début du XIV e s. (18 septembre 1306, 31 mars 1331 et 14 juillet 1332, celle-ci par vidimus )<br />

1446/1464) et publiées en 1984 par le regretté B. Cheronnet, professeur au lycée d’Oloron. On y lit<br />

autreya(…) {accorde(…)} (9 occurrences), yo {je} (2 occ.) et leyaumentz {loyalement} (1 occ.); et<br />

aussi j — pouvant valoir [2] — à l’initiale des prénoms Jordaa (3 occ.) et Jooad (1 occ.) et du mot<br />

jurad {juré} (1 occ.); plus une occurrence de dejodiit {nommé plus bas}, dejus {dessous} et de<br />

coadjutor.<br />

Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, à la complexité des marges s’ajoute le fait que sur divers<br />

points d’enquête de ces marges, et même parfois très au-delà, tous les mots étudiés ne suivent pas la<br />

règle générale. Par exemple :<br />

– des [2] en zone [j] : à l’initiale, c’est surtout le cas des emprunts au français comme genó<br />

{genou} qui hésite entre [j] et [2] en plusieurs points, ou des mots subissant l’influence du français,

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