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Histoire de l'internationalisme

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FÉNELON<br />

Coriolan est vite converti, et Camille développe la doctrine „ correcte "<br />

du Droit <strong>de</strong> la Nature :<br />

,,...la Raison, qui est la vraie nature <strong>de</strong>s ani-<br />

maux raisonnables, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> qu'ils s'assujetissent à <strong>de</strong>s lois, et à <strong>de</strong> certains<br />

hommes, qui sont en la place <strong>de</strong>s premiers législateurs ; qu'en un<br />

mot ils obéissent, qu'ils concourent tous ensemble aux besoins et aux<br />

intérêts communs, qu'ils n'usent <strong>de</strong> leur liberté que selon la raison, pour<br />

affirmer et perfectionner la société..."<br />

A l'objection, maintenant fort timi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Coriolan : ,, Cela est<br />

certain, mais on est libre <strong>de</strong> quitter cette société," Camille répond :<br />

,, Si chacun est Ubre <strong>de</strong> quitter celle où il est né, bientôt il n'y aura<br />

plus <strong>de</strong> société réglée sur la terre." Et Camille précise : ,, C'est que le<br />

nombre <strong>de</strong> mauvaises têtes étant le plus grand, toutes les mauvaises<br />

têtes croiront pouvoir secouer le joug <strong>de</strong> leur Patrie, et aller ailleurs<br />

vivre sans règle et sans joug ;<br />

ce plus grand nombre <strong>de</strong>viendra indé-<br />

pendant, et détruira bientôt partout toute autorité " (1. c. pp. 141—43).<br />

Voilà une conséquence que ne pourra jamais admettre Fénelon ;<br />

tout novateur qu'il est, il l'est pour pouvoir conserver tout ce qui est<br />

précieux, en éliminant ce qui est susceptible <strong>de</strong> compromettre l'existence<br />

même d'une société. Ce qu'il y a <strong>de</strong> mieux dans cette société, c'est qu'elle<br />

est la ,, patrie". C'est une nouvelle idée, et qui sera fécon<strong>de</strong>. Lanson<br />

a parfaitement raison en disant^^ qu'au temps <strong>de</strong> Fénelon le ,, patrio-<br />

tisme " était encore rudimentaire. Son patriotisme à lui est une dérivation<br />

<strong>de</strong> la ,, conscience sociale ", autre idée nouvelle. A quel point le ,, patrio-<br />

tisme " était encore rudimentaire, nous le voyons dans la conduite <strong>de</strong>s<br />

hommes célèbres. Coriolan avait <strong>de</strong>s disciples parmi les contemporains<br />

<strong>de</strong> Fénelon comme il y en avait eu auparavant : le prince Eugène <strong>de</strong><br />

Savoie, né à Paris, et qui avait <strong>de</strong> l'ambition militaire, avait été éconduit<br />

et insulté par Louis XIV ; il se mit au service <strong>de</strong> l'Emi^ereur, et lutta,<br />

contre la France. Grotius, Néerlandais, a servi la Suè<strong>de</strong> ; Pufendoif,<br />

Allemand, <strong>de</strong> même. Ce ne sont pas, à nos yeux, <strong>de</strong>s exemples si<br />

compromettants que celui du prince Eugène ; tout <strong>de</strong> même, la conduite,<br />

soit <strong>de</strong> Grotius, soit <strong>de</strong> Pufendorf , ne serait guère concevable, en tout cas<br />

pas considéré comma louable, à notre époque. Aux XVII

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