Histoire de l'internationalisme

DOCTRINE DE L'EQmLIBRE
de l'Equilibre soit étudié sous l'angle de la conception de la Monarchie
universelle. L'auteur nous donne d'abord un aperçu historique des tenta-
tives pour établir semblable domination, tentatives qui ont toutes échoué :
l'Empire ottoman, l'Espagne, l'AUemagne. Actuellement, cependant,
le danger est imminent:... " the French seem at présent to be a
people that hâve the fairest prospect of creating such a large Empire
as has been hère described " (p. 268) ; il faut surtout redouter une
union entre la France et l'Espagne. — ,, Such a Monarchy would be
so strong that ail the rest of Christendom would be utterly unable to
resist it. This sad Prospect has occasioned thèse Papers " (276— 77).
Suit ime polémique sommaire contre cette idée, e. a. contre l'auteur
espagnol Pedro Mexia, qui dans un ouvTage, ,, Los Cesares ", a
chanté les louanges des temps heureux des Antonins. Notre auteur
estime qu'il n'y a pas grand avantage à éviter les guerres, ,, only to
introduce what is worse than War, Thraldom, Poverty and Persécution"
(p. 248—298).
On ne peut guère dire, cependant, que Davenant établisse un lien
organique ou logique entre sa polémique contre la Monarchie Universelle
et sa plaidoirie pour l'Equilibre. Il est déjà significatif qu'il ait placé
cette polémique à la fin de son ou\Tage, quoique, d'après lui, ce soient
les dangers qui en découleraient qui lui ont mis la plume à la main. Et
si nous étudions la première partie de son li\Te ,, The Ballance of Power ",
nous constatons vite que sa diatribe contre ,, Universal Monarchy "
n'est au fond qu'un camouflage. Il se place dans la première partie de
rou\Tage exclusivement au point de vue de son pays ; c'est au fond
l'intérêt de l'Angleterre opposé à celui de la France qui le préoccupe ;
l'intérêt de son commerce, de sa situation politique. ,, For many Years
we hâve pretended to hold the Ballance of Europe, and the Body of
the People will neither think it consistent with our Honour nor our
Safcty to quit that Post " (p. 7). On ne peut trouver de meilleure preuve
de la constatation déjà faite que la Théorie de l'Equilibre n'est, après
tout, qu'une expression de la Raison d'Etat. L'auteur dépeint le danger
de voir la Flandre espagnole aux mains des Français, et il en appelle
encore ime fois au sentiment national : ,, Is there a Man that does not
think it honourable for Englnnd to hold the Ballance ? Are we not ail
equally afraid that France unoppos'd may attain to Universal Empire " ?
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