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Histoire de l'internationalisme

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VAUBAN<br />

<strong>de</strong> terre en Italie ni au <strong>de</strong>là du Rhin, ni <strong>de</strong>s Pyrénées. ."2"<br />

. II est difficile<br />

<strong>de</strong> trouver un programme d'expansion moins mo<strong>de</strong>ste.<br />

Vauban reprend le même raisonnement dans le mémoire <strong>de</strong> 1706<br />

en disant : ,, La France a <strong>de</strong>s bornes naturelles au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>squelles il<br />

semble que le bon sens ne permette pas <strong>de</strong> porter ses pensées. Tout ce<br />

qu'elle a entrepris au <strong>de</strong>là <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Mers, du Rhin, <strong>de</strong>s Alpes et <strong>de</strong>s<br />

PjTénées lui a toujours mal réussi..."'" Il étaie la <strong>de</strong>rnière affirmation<br />

par <strong>de</strong>s exemples tirés <strong>de</strong> l'histoire.<br />

Ceci ne nous paraît guère être le raisormement d'un pacifiste. Dans<br />

„ l'intérêt <strong>de</strong> la France", et non pas au nom d'un principe général<br />

quelconque, soit moral, soit juridique, Vauban développe un programme<br />

expansionniste si ambitieux qu'il se rapproche <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> Napoléon,<br />

et dépasse celui du maréchal Foch. Il désire non seulement la frontière<br />

du Rhin, il veut encore les pays qui forment aujourd'hui le royaume<br />

<strong>de</strong> Belgique, le pays hollandais du Brabant du Nord, et enfin Genève.<br />

Il est vrai que Vauban rejette toute ,, conquête " ; il dit expressément<br />

qu'il faut procé<strong>de</strong>r ,, par <strong>de</strong>s voies légitimes et selon le temps et les<br />

occasions " ; mais il n'indique point les raisons pour lesquelles la France<br />

aurait le di'oit moral <strong>de</strong> viser à une expansion aussi ambitieuse. Sully<br />

nous a paru pressentir l'application du ,, principe <strong>de</strong>s nationalités ".'^<br />

Vauban l'ignore complètement. Il ne pense pas non plus au consentement<br />

<strong>de</strong>s populations qu'il veut englober dans le royaume <strong>de</strong> France. Il est<br />

permis <strong>de</strong> croire qu'il a attaché une certaine importance à l'unité religieuse<br />

; il parle <strong>de</strong>s Pays-Bas ,, catholiques " ; les pays ,, en <strong>de</strong>çà du<br />

Rhin ", le Brabant hollandais étaient et sont toujours cathoUques ;<br />

il y a cependant Genève qui fait tache. Mais Vauban n'invoque pas cet<br />

argument. En réalité son raisonnement est tout à fait stratégique et<br />

djTiastique.<br />

On se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quelles pouvaient être ,, les voies légitimes selon le<br />

temps et les occasions " auxquelles aurait pensé Vauban. Je n'en trouve<br />

qu'un seul indice : C'est là oîi Vauban parle <strong>de</strong> certaines possessions en<br />

<strong>de</strong>çà du Rhin. Il dit:'^ „ Acquérir du Roi <strong>de</strong> Sué<strong>de</strong> soit par engagement,<br />

29 Rochas d'Aiglun, 1. c. p. 492.<br />

30 ibid., p. 504.<br />

31 Cp. Vol. I, p, 468.<br />

3* Rochas d'Aiglun, 1. c. p. 493.<br />

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