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Histoire de l'internationalisme

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BARUCH SPINOZA<br />

fédérés ".'' On constate que la conception <strong>de</strong> Spinoza est <strong>de</strong>venue plua<br />

claire <strong>de</strong>puis le Tmctutus theologico-politicus. Il ne parle plus <strong>de</strong> „ cives "<br />

qui seraient „ confédérés du fait que les Etats dont ils sont les ressortis-<br />

sants auraient conclu une convention {„ inter se contrahunt inviceni<br />

non se lae<strong>de</strong>re ") ; ici il parle exclusivemnet <strong>de</strong> rapports d'Etat à Etat.<br />

Ce sont les Etats confédérés qui discutent entie eux les questions soule-<br />

vées, soit par les conditions <strong>de</strong> la paix, soit par l'élaboration <strong>de</strong>s ,, lois<br />

par lesquelles ils se lient réciproquement "... ,, c'est pourquoi le droit<br />

<strong>de</strong> la paix n'appartient pas à un Etat seul, mais à l'ensemble <strong>de</strong>s Etats<br />

contractants... Plus le nombre d'Etats qui font la paix entre eux est<br />

grand, et moins chacun d'eux <strong>de</strong>vra redouter les autres, et plus réduit<br />

sera pour chacun d'eux le pouvoir <strong>de</strong> faire la guerre ; chacun sera tenu<br />

d'autant plus à observer les conditions <strong>de</strong> la paix ; c'est-à-dire, il .sera<br />

d'autant moins ,, <strong>de</strong> son droit " (souverain), et d'autant plus tenu <strong>de</strong><br />

s'adapter à la volonté commune <strong>de</strong>s confédérés ".'*<br />

Il me paraît légitime <strong>de</strong> dire que dans les passages qui viennent<br />

d'être cités, Spinoza a esquissé une idée internationaliste. Il le fait d'une<br />

manière abstraite, conformément à la métho<strong>de</strong> qui lui est propre, et il<br />

est loin d'avoir pré.senté un raisonnement complet, soit qu'un tel développement<br />

lui ait paru superflu, soit que la mort lui ait arraché la plume<br />

avant qu'il n'ait pu mettre à point ses réflexions sur le principe fédératif.<br />

Surtout la fin <strong>de</strong> ce chapitre III du Tractatus poUticus, dans lequel<br />

Spinoza discute les rapports entre Etats, ne donne pas l'impression<br />

d'avoir reçu sa forme définitive.<br />

— peut-être par un souci <strong>de</strong> conscience — la question <strong>de</strong> la ,, clausula<br />

Ain.si, au milieu <strong>de</strong> son plaidoyer pour le principe fédératif, il soulève<br />

rébus sic stantibus " ; il lui a paru impossible <strong>de</strong> faire abstraction du fait<br />

que l'anarchie règne, dans les rapports inter-étatiques, comme dans l'état<br />

naturel. Il avait déjà développé cette idée dans le Tractatus theologico-<br />

jmlitictis. Il y revient encore dans son Tractatus jMliticus}'^ et avec <strong>de</strong>s<br />

développements qui lui ont attiré les blâmes les plus indignés <strong>de</strong>s juristes<br />

et <strong>de</strong>s théologiens. Ils ont reproché à Spinoza d'avoir voulu ainsi miner<br />

le principe sacré et fondamental du droit <strong>de</strong>s gens, la foi aux traités,<br />

" ïr. pol. III. 13.<br />

" Tr. pol. III. 1.5- Ki.<br />

'5 Tr. pol. III, 14.<br />

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