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Histoire de l'internationalisme

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AUTEURS ALLEMANDS<br />

et <strong>de</strong>s compléments fort intéressants. J'aurais pu placer Obrecht à côté<br />

<strong>de</strong> Rachelius et <strong>de</strong> Pufendorf ;<br />

c'est là une question <strong>de</strong> pure convenance.<br />

Si je parle d'Obrecht dans le présent paragraphe et ne l'assimile pas<br />

aux jurisconsultes, c'est qu'il fut surtout historien, et que son projet <strong>de</strong><br />

pacte <strong>de</strong> conciliation a l'air d'un obiter dictum et qu'il ne se préoccupe<br />

guère <strong>de</strong>s questions juridiques ou philosophiques.<br />

Mentionnons enfin, à titre d'exemple <strong>de</strong> di.ssertations probablement<br />

assez nombreuses ,,<strong>de</strong> bello justo ", un autre travail d'élève. Il s'agit<br />

d'un ou\Tage d'un certain Hexricus Sfvers (Hamburgensis), „ De<br />

Studio Belh ac Pacis Dis.sertatio theologica. Kiel 1689... Praesi<strong>de</strong> Cliris-<br />

tiano Kortholt " qui fut professeur à Kiel, donc collègue <strong>de</strong> Rachehus.<br />

L'ouvrage est sans intérêt, excepté en tant qu'échantillon. On voit<br />

facilement que l'auteur est théologien : c'est l'aspect moral du problème<br />

qui l'intéresse ; il développe son thème avec une profusion <strong>de</strong> citations.<br />

Il cite entre autres les doctrines <strong>de</strong>s différentes sectes (sociniens,<br />

weigeliens, anabaptistes et quakers) qui condamnent toute forme <strong>de</strong><br />

guerre. Il reproduit la phrase <strong>de</strong> Cicéron : ,, Iniquitissimae enim Pacis<br />

conditiones aequissimo bello sunt praeferenda " ainsi que <strong>de</strong> larges<br />

extraits d'Erasme. Cela ne veut cependant pas dire que l'auteur luimême<br />

adopte un point <strong>de</strong> vue pacifiste. Il souhgne à ce propos que<br />

l'Ancien Testament déclare qu'en ce temps-là on faisait souvent la<br />

guerre sur l'ordre direct <strong>de</strong> Dieu ; il indique aussi que le Nouveau<br />

Testament ne contient aucune condamnation formelle <strong>de</strong> la guerre.<br />

L'auteur étaie son argumentation en rapportant entre autres la réponse<br />

que Saint Jean-Baptiste fit aux soldats : ,, Ne faites violence à personne ;<br />

ne faites tort à personne ; contentez-vous <strong>de</strong> votre sol<strong>de</strong> ". (Luc, 3, 14)<br />

C!e passage <strong>de</strong> Saint Luc était à cette époque — et est resté — un <strong>de</strong>s<br />

points principaux <strong>de</strong> la discussion — d'un point <strong>de</strong> vue chrétien — du<br />

droit <strong>de</strong> mener une guerre.<br />

La théorie du ,, bellum justum " fut d'ailleurs soutenue avec encore<br />

plus <strong>de</strong> force par Josua Statius dans une thèse théologique ultérieure :<br />

Bellum Christiano hcitum (Rostock, 1703). L'auteur y affirmait que<br />

même si le Christ par son exemple condamnait la guerre, il ne considérait<br />

pas d'autre part le métier <strong>de</strong>s armes comme un péché en soi dans<br />

le royaume ,, d'ici " (St Jean, 18,36). Statius soutenait en outre que le<br />

comman<strong>de</strong>ment : ,, Tu ne tueras point " s'applitjuait aux effusions <strong>de</strong><br />

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