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Histoire de l'internationalisme

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DANIEL DEFOE<br />

En philosophie, Defoe était un disciple <strong>de</strong> Locke dont il exposa<br />

les idées sous une forme populaire dans un <strong>de</strong> ses ouvrages.^ Dans sa<br />

théorie du droit <strong>de</strong> la nature, il souUgnait que Dieu avait donné la terre<br />

et ses créatures aux premiers hommes comme leur propriété. Il n'était<br />

nullement question <strong>de</strong> pouvoir poUtique à cette époque. La création<br />

d'une organisation poUtique eut lieu plus tard ; elle était l'œuvre <strong>de</strong><br />

la raison naturelle et ne découlait par conséquent qu'indirectement<br />

<strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> Dieu.'^<br />

Etudiant les rapports entre les Etats, Defoe affirmait que la<br />

conquête ne peut jamais être la source du droit. Car ,, Conquest must<br />

begin in covetousness and ambition, for ail offensive war, except such<br />

as is sincerely préventive, must be unjust ". Un souverain tel que<br />

Guillaume le Conquérant <strong>de</strong>vint roi d'Angleterre, non pas en vertu<br />

d'un droit <strong>de</strong> conquête, mais bien parce qu'il s'engagea à respecter les<br />

libertés du peuple. Ce ne fut que plus tard qu'il se montra un tyran<br />

sanguinaire.^ Defoe se déclarait en entier désaccord avec les écrivains<br />

contemporains qui, tel Dry<strong>de</strong>n, comparaient l'Angleterre à Rome<br />

triomphant <strong>de</strong> Carthage. Il estimait que la puissance <strong>de</strong> Rome était<br />

fondée sur la conquête brutale, tandis que celle <strong>de</strong> Carthage et <strong>de</strong><br />

Cormthe était due à un commerce florissant. C'était aussi le cas <strong>de</strong><br />

l'Angleterre qui, comme les autres nations riches et prospères, ne sou-<br />

haitait que la paix : ,, Rich nations love Peace and poor ones War ;<br />

the reason is plain, the poor bave less to fear from the War and the<br />

rich more to lose by it, than other people ".^ Mais c'était justement<br />

cet état <strong>de</strong> fait qui entraînait pour les nations riches l'obUgation <strong>de</strong><br />

veiller à leur défense. Defoe n'était nullement pacifiste. Si cela s'avérait<br />

nécessaire, il fallait défendre jusqu'à la <strong>de</strong>rnière extrémité la propriété<br />

<strong>de</strong> l'individu comme celle du pays. A différentes occasions, il soulignait<br />

en outre les avantages matériels que l'Angleterre pouvait retirer d'une<br />

guerre. Ainsi, dans un <strong>de</strong> ses premiers essais, An Essay upon Projects<br />

' Paul Dottin, Daniel Defoe et ses romans. Paris 1924, p. 96.<br />

2 Rudolf Stamm, Der aiifgeklârte Puritanismus Daniel Defoes, Basel 1936,<br />

pp. 33—34.<br />

p. 75.<br />

' Armin Blass, Die Ge.schichtsauffassung Daniel Defoes, Hei<strong>de</strong>lberg 1931,<br />

* Amiageddon, or the Neces.sity of Carrying on the War, 1711.<br />

15 — Publ. Nobel <strong>de</strong> l'Inst. norvégien. Z'io

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