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Histoire de l'internationalisme

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CHRISTIAN WOLFF<br />

Wolff se rend compte que sa ,, Civitas Maxima " n'est au fond<br />

qu'une fiction ou, si l'on veut, un idéal. Il pose en principe que<br />

le droit <strong>de</strong>s gens positif constitué par les traités et les coutumes doit<br />

se rapprocher autant que possible du droit naturel. De même que les<br />

individus sont obligés <strong>de</strong> s'unir et <strong>de</strong> coopérer entre eux pour se per-<br />

fectionner et rendre leur Etat plus parfait, <strong>de</strong> même les Nations doivent<br />

sortir <strong>de</strong> leur état d'isolement et joindre leurs forces pour atteindre<br />

les fins que la loi naturelle leur impose. Il existe donc entre elles une<br />

société naturelle à laquelle chacune est présumée consentir, et qui<br />

repose ainsi, comme les autres sociétés, sur un quasi-pacte. Wolff se<br />

pose la question <strong>de</strong> savoir par quels organes la gran<strong>de</strong> société pourra<br />

imposer à ses membres les règles <strong>de</strong> conduite rendues nécessaires par<br />

le but poursuivi en commun. Il a recours à une fiction : un chef <strong>de</strong> la<br />

,, Civitas Maxima ", qui serait investi du pouvoir législatif, et qui sui-<br />

vrait en tout les inspirations <strong>de</strong> la raison.<br />

Il s'abstient toutefois d'approfondir cette idée, admettant pro-<br />

bablement qu'il s'aventurait sur un terrain trop peu soli<strong>de</strong>. Il se contente<br />

d'indiquer certaines obligations <strong>de</strong>s nations entre elles comme ,, le<br />

droit <strong>de</strong> commerce mutuel ", U admet même que ce droit est imparfait,<br />

qu'il ne constitue au fond qu'une pure tolérance toujours révocable.<br />

WoKf s'exprime avec la même pru<strong>de</strong>nce en discutant le problème <strong>de</strong><br />

l'intervention, ou celui <strong>de</strong> la conduite à tenir à l'égard <strong>de</strong> peuples d'une<br />

civilisation inférieure. ,, Il faut s'efforcer", dit-il, ,, <strong>de</strong> développer la<br />

civilisation et la culture chez les peuples barbares. Mais nous n'avons<br />

pas le droit <strong>de</strong> leur imposer nos idées et nos mœurs par la violence !<br />

Nous ne sommes pas autorisés à travailler au perfectionnement d'autrui<br />

contre son gré ".^<br />

Lorsque WoKf discute la légitimité <strong>de</strong> la guerre, nous le voyons<br />

se heurter aux mêmes difficultés : l'opposition entre les conditions<br />

idéales <strong>de</strong> sa ,, Civitas Maxima " et les dures réalités <strong>de</strong> la vie. Il repousse<br />

la légitimité <strong>de</strong> la guerre en principe et démontre l'injustice fondamentale<br />

<strong>de</strong> ses résultats (§ 99).<br />

,, La paix est opposée à la guerre ; c'est donc un état où il n'y a<br />

point <strong>de</strong> guerre. Et puisqu'il faut ne léser personne, et par conséquent<br />

s'abstenir <strong>de</strong> toute injure, les hommes sont obligés à cultiver la paix ;<br />

^ Voir Les Fondateurs du Droit International (par Olive), pp. 447—479.<br />

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