Histoire de l'internationalisme

INTERNATIONALISME DANS LA LITTÉRATURE
influencé par son étroit attachement à la personne de Guillaume III.
Comme un pamphlétiste avait en 1700 attaqué le roi en termes voilés
et lui avait reproché son extraction hollandaise, Defoe répondit par
la satire The Tnie-born Englishmayt oii il soutient, dans la préface,
que les nations qui sont les plus mêlées, sont les meilleures, car chez
elles on trouve le moins de brutahté et de barbarie. Dans le poème
même, Defoe montre comment la plupart des Anglais — notamment
la noblesse — sont de descendance étrangère, et même mieux : leurs
ancêtres appartenaient souvent à la he des étrangers. Cette satire assez
féroce provoqua une grande hilarité et devint très populaire ; cela
illustre bien le cUmat de tolérance qui régnait alors en Angleterre.
Defoe devait également par la suite contribuer à faire disparaître des
préjugés nationaux — notamment par sa campagne en faveur d'une
imion entre l'Ecosse et l'Angleterre, lorsque ses compatriotes lui repro-
chèrent son manque de patriotisme alors que les Ecossais l'accusaient
d'en avoir trop.^" Defoe soulignait quelle oeu\Te de paix cette union
représentait. La notion de paix avait tant de fois ser\"i à voiler des buts
et des motifs purement poHtiques :
Even the hj-pocrites to thee pay Sacrifice ;
Borrow thy name for their disgiiise :
By thee eonceal the Seeds of Strife,
and sanctifie the villainies of life,
Thou art the great pretenee of war,
AMien tjTants in thy Robes appear,
\\'hen Kings by lust of rule and power misled
pamper'd by Providence and overfed,
Fall out for Power to oppress
and then prétend 'tis ail for Peace .'•
L'ouvrage principal de Defoe, Robinson Crusoe, est, par son sujet
même, très éloigné de l'idéologie internationaUste. C'est en effet
l'histoire d'un homme vivant dans une soUtude complète, et la
description des personnes qui apparaissent plus tard au cours du récit,
ne contribue pas, à vrai dire, à éclaircir les problèmes internationaux.
" W. MrsTO, Daniel Defoe, London 1879, p. 69.
*' A Hymn to Peace, occasioned by the two Houses Joining in One Adross
to the Queen. 1706.
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