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Histoire de l'internationalisme

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THOMAS HOBBES<br />

l'intérêt <strong>de</strong> tous, autorité qui soit à même <strong>de</strong> domestiquer la bête sauvage<br />

qu'est l'homme à 1',, état <strong>de</strong> nature ".<br />

C'est ainsi que Hobbes <strong>de</strong>vient le théoricien du pouvoir étatique<br />

absolu. C'est sans doute l'état <strong>de</strong> son propre pays où l'autorité sociale<br />

avait été mise en question, d'abord par l'opposition du Parlement au<br />

Roi, puis par la guerre civile, qui a posé ce problème à son esprit. Il a<br />

paru d'abord un allié spirituel précieux aux royalistes. Mais il ne s'est<br />

pas laissé embriga<strong>de</strong>r complètement. Nous venons <strong>de</strong> le dire : ce serait<br />

ime erreur <strong>de</strong> croire que Hobbes ait été l'avocat <strong>de</strong> la monarchie absolue.<br />

Son raisonnement est ici, comme ailleurs, tout abstrait ; la forme <strong>de</strong><br />

l'Etat ne l'intéresse pas tant que le caractère même <strong>de</strong> l'autorité sociale ;<br />

c'est cette autorité, cpielle cju'en soit la forme, qui doit être absolue et<br />

illimitée.<br />

Au fond, Hobbes n'a pas poussé ses spéculations sociales et politiques<br />

plus loin ; il s'arrête <strong>de</strong>vant l'Etat proprement dit, <strong>de</strong>vant ,, lEtat en<br />

soi ", pour ainsi dire. Il n'a pas développé une théorie internationale à<br />

proprement parler. Mais, à plusieurs reprises, il cite le caractère <strong>de</strong>s<br />

rapports entre Etats, presque comme un exemple <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> nature,<br />

qui, d'après sa théorie, a existé entre les hommes primitifs. Il a vu très<br />

clairement que les relations internationales n'étaient pas encore organi-<br />

sées, que les Etats vivaient dans l'anarchie. Ainsi, dans sa ,, Préface au<br />

lecteur " <strong>de</strong> l'édition anglaise <strong>de</strong> son ou\Tage, ,, Philosophical Eléments<br />

of a True Citizen "'<br />

(En latin ,. Elementa philosophica <strong>de</strong> Cive ") nous<br />

lisons (p. XV) : ,. We see ail countries though they be at peace with<br />

their neighbours, yet guarding their frontiers with armed men, their<br />

towns with wall and ports (forts ?) and keeping constant watches. To<br />

what purpose is ail this, if there be no fear of a neighbouring power i<br />

We see even in well governed states, where there are laws and punishments<br />

appointed for offen<strong>de</strong>rs, yet particular men travel not without<br />

their sword by their si<strong>de</strong>s for their <strong>de</strong>fences, neither sleep they without<br />

shutting not only their doors against their fellow subjects, but also their<br />

tiunks and coffers for fear of domestics. Can men give a clearer testimony<br />

of ail the distrust they hâve of each other and ail of ail ? Now since<br />

they do thus. and even countries as well as men, they publicly profess<br />

their mutual fear and diffi<strong>de</strong>nce ".<br />

C'est peut-être le passage le plus caractéristique qu'on ])ui.s.se extraire<br />

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