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Histoire de l'internationalisme

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L'ÉPOQUE DES RÉVOLUTIONS<br />

H fallait au contraire proclamer au mon<strong>de</strong> que ,, la nation fran-<br />

çaise, contente d'être libre, ne veut s'engager dans aucune guerre et<br />

veut vivre avec toutes les nations dans cette fraternité qu'avait commandée<br />

la nature ".*<br />

Plusieurs députés soutinrent Robespierre. Dans une intervention,<br />

PÉTiON DE Villeneuve déclara notamment ,, Vous n'avez rien fait<br />

poiu" la liberté et le bonheur public si vous laissez entre les mains <strong>de</strong><br />

vos chefs le temble pouvoir <strong>de</strong> faire la paix, la guerre et les traités.<br />

— Réfléchissez un peu sur ce pouvoir, sur ses fatales conséquences.<br />

Et d'abord, je vous prie d'observer qu'un Etat bien constitué ne peut<br />

jamais périr par ses maux intérieurs, qu'il n'a rien à redouter que <strong>de</strong><br />

l'opinion étrangère."*<br />

Il montra également quels malheurs avaient résulté <strong>de</strong> tant <strong>de</strong><br />

secret dont on entourait la politique étrangère ; ,, Toutes les fois qu'on<br />

a voulu égarer les hommes, on a ainsi éloigné la lumière <strong>de</strong> leiu"s yeux,<br />

et on n'a jamais manqué <strong>de</strong> prétextes plausibles pour les rendre es-<br />

claves <strong>de</strong> leur ignorance ;<br />

c'a toujours été pour leur propre intérêt qu'on<br />

leur a interdit <strong>de</strong> s'instruire."'<br />

Pour éviter tous ces maux, il fallait donner à l'Assemblée nationale<br />

le droit d'étabhr les gran<strong>de</strong>s hgnes <strong>de</strong> la poUtique étrangère. L'assemblée<br />

représentait en effet un jugement plus sûr que les gouvernements et<br />

ne tenait pas autant compte du prestige. A cause <strong>de</strong> cela précisément,<br />

une offense personnelle faite à un ambassa<strong>de</strong>ur ou <strong>de</strong>s intrigues d'un<br />

caractère semi-privé à la cour ou d'autres faits du même genre cesse-<br />

raient d'être <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong> guerre : ,, Un pas refusé à un Ambassa<strong>de</strong>ur,<br />

\m propos indiscret, l'ambition d'un favori, les intrigues d'une maît-<br />

resse ne lui (c.-à-d. : l'Assemblée) feroient pas égorger <strong>de</strong>s millions<br />

d'hommes."*<br />

S'appuyant sur cette argumentation, Pétion proposa que fût laissée<br />

à l'Assemblée législative la responsabilité <strong>de</strong> déclarer la guerre, <strong>de</strong> la<br />

' Jacob ter Meulen, Der Gcdanke dcr internationalen Organisation<br />

1789—1870, pp. 6—7.<br />

p. 6.<br />

368<br />

* Discours sur le droit do faire la Paix, la Guerre et le.s Traités, Paris 1790,<br />

» Ibid., p. 19.<br />

• Ibid., p. 24.

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