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Histoire de l'internationalisme

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DROIT DES GENS ET DROIT DE LA NATURE<br />

Le point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong>s conceptions internationales <strong>de</strong> Wolff est<br />

le raisonnement suivant (formulé dans le paragraphe 1088 <strong>de</strong> l'ouvrage<br />

cité) : ,, Les différentes Nations (Gentes) étant considérées, les unes<br />

par rapport aux autres, comme <strong>de</strong>s personnes libres qui vivent dans<br />

l'état <strong>de</strong> nature, et, n'ayant pu se libérer <strong>de</strong> l'obligation naturelle en<br />

se réunissant en sociétés civiles, elles sont obligées, soit envers elles<br />

-mêmes, soit envers les autres Nations aux mêmes <strong>de</strong>voirs auxquels<br />

chaque individu est tenu envers chaque autre, et <strong>de</strong> cette obligation<br />

naissent les mêmes droits que ceux qui appartiennent à chacun dans<br />

l'état <strong>de</strong> nature, et qu'on ne peut leur ôter, par conséquent entre elles<br />

le droit naturel. Le droit naturel appliqué aux Nations s'appelle le<br />

droit <strong>de</strong>s gens nécessaire ou naturel ".<br />

Sur cette base Wolff construit une conception grandiose <strong>de</strong>s rela-<br />

tions entre les peuples et les Etats (§ 1090). ,, Comme les Nations sont<br />

obligées <strong>de</strong> réunir leurs forces pour se perfectionner et perfectionner<br />

leur état, la nature a formé elle-même entre les Nations une sorte <strong>de</strong><br />

société, à laquelle elles sont obligées <strong>de</strong> consentir, à cause <strong>de</strong> la néces-<br />

sité indispensable <strong>de</strong> l'obligation naturelle, en sorte que cette société<br />

paraît contractée par une quasi-convention. Cette société formée entre<br />

les Nations pour leur salut commun, s'appelle la gran<strong>de</strong> Société civile<br />

(Civitas maxima), dont toutes les nations sont les membres, ou comme<br />

les citoyens. De la naît une espèce <strong>de</strong> droit que toutes conjointement<br />

ont sur chacune et qu'on peut appeler l'empire universel ou <strong>de</strong>s nations<br />

{imperium universale, sive gentium) ; c'est le droit <strong>de</strong> déterminer les<br />

actions <strong>de</strong> chacune pour procurer le salut commun et <strong>de</strong> contraindre<br />

chacune à remplir son obligation. Et comme toute société doit avoir<br />

ses lois par lesquelles on détermine ce qui doit se faire toujours <strong>de</strong> la<br />

même manière pour le salut commun, la gran<strong>de</strong> société civile doit<br />

aussi avoir ses lois. Comme <strong>de</strong> plus la loi naturelle prescrit le consentement<br />

à la gran<strong>de</strong> société civile, elle supplée aussi à ce consentement<br />

dans l'établissement <strong>de</strong>s lois. Car comme dans toute société civile les<br />

lois civiles doivent se former <strong>de</strong>s lois naturelles, et que la loi naturelle<br />

elle-même indique comment cela doit se faire, <strong>de</strong> même aussi c'est <strong>de</strong>s<br />

lois naturelles qu'il faut fariner les lois civiles dans la gran<strong>de</strong> société<br />

civile <strong>de</strong> la même manière que dans une société civile jtarticulière quel-<br />

conque, suivant la théorie que prescrit la loi naturelle ".<br />

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