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Un ciel à partager - Transport Canada

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Chapitre 2 Prévention des impacts de la faune : l’approche de sécurité du système<br />

L’aéronef prend son envol, puis semble marquer un arrêt et se cabrer avant que l’équipage<br />

ne sente les roues principales quitter le tarmac. Puis la manœuvre normale est brusquement<br />

interrompue... par des mouettes.<br />

Le pilote commandant de bord affirmait plus tard avoir eu l’impression de voler dans une<br />

« mer de blancheur ». Il se souvint de bruits stridents, d’odeurs étranges, d’une imprécation<br />

étouffée, puis—aussi soudain qu’il avait viré au blanc—le <strong>ciel</strong> redevint bleu.<br />

Mais l’aéronef perdait de l’altitude après avoir subi des impacts multiples et importants.<br />

Les deux pilotes observèrent l’aiguille du variomètre remonter lentement. <strong>Un</strong>e fois la<br />

vitesse ascensionnelle rétablie, ils rentrèrent le train d’atterrissage. Puis vint le moment<br />

d’évaluer la situation. Le réacteur gauche fonctionnait par poussées et éjectait des<br />

flammes de son échappement. À une altitude de 400 pieds AGL, ils relâchèrent la<br />

manette de commande gauche. La vitesse de l’aéronef se stabilisa dans la montée. Ils<br />

imprimèrent une accélération lente, levèrent les volets et ressentirent la traînée diminuer.<br />

Ils virèrent sur l’aile et entreprirent un lent virage en montant pour revenir <strong>à</strong> l’aéroport.<br />

Ils remirent l’aéronef en ligne de vol <strong>à</strong> près de 2000 pieds AGL mais les vibrations du<br />

réacteur droit—celui qui les maintenait dans les airs—s’intensifiaient. Il ne leur restait<br />

que le choix de desserrer le levier de commande du réacteur et de se diriger avec le<br />

vent vers la piste d’atterrissage.<br />

Parvenu <strong>à</strong> proximité, le pilote baissa l’avant et tourna l’aéronef pour l’aligner sur la<br />

piste. L’équipage pouvait voir les véhicules incendie aéroportuaires se tenir prêts <strong>à</strong><br />

intervenir. Quelques instants plus tard, tout était terminé et l’aéronef s’était posé sans<br />

autre problème. Les pilotes dégagèrent la piste et arrêtèrent le réacteur gauche avant<br />

de rouler vers l’aire de trafic.<br />

On pourrait, rétrospectivement, alléguer que la catastrophe a été frôlée de près parce que<br />

la probabilité de risque couru était très supérieure <strong>à</strong> la normale. Mais il est vraisemblable<br />

que les pilotes du vol 661 de Canadien ne la savaient pas. Ils ne connaissaient pas<br />

l’existence d’une importante aire de couvaison de mouettes au nord-est de l’aéroport<br />

et ne savaient pas que pour se nourrir les mouettes avaient coutume de voler<br />

quotidiennement en direction des sites de décharge situés au sud-est et au nord-ouest.<br />

Ils ne pouvaient pas non plus savoir qu’un été extraordinairement pluvieux avait<br />

occasionné un certain nombre de changements au programme de gestion de la faune<br />

de l’aéroport. Les pilotes ignoraient qu’au cours des deux heures précédant le décollage,<br />

le directeur de service de l’aéroport et les ATS avaient détecté plusieurs grandes volées<br />

de mouettes <strong>à</strong> proximité des pistes n os 28 et 34. L’enregistrement d’ATIS (Service<br />

transmission automatique de renseignements terminal) entendu par l’équipage du vol<br />

661 de Canadien n’incluait pas l’avertissement de péril aviaire transmis une heure <strong>à</strong><br />

peine avant leur départ. Comment auraient-ils pu savoir que les ATS et le personnel<br />

d’exploitation de l’aéroport étaient souvent gênés dans leur détection d’oiseaux au<br />

repos ou volant bas par des hautes herbes et le faible contraste de couleurs sur le terrain<br />

ondulé de l’aéroport ? Et l’équipage ne savait sans doute pas qu’il courait d’autant plus

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