Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 23 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

N. 134 johann friedrich pfeffinger an leibniz, 20. März 1704 189
tivement c’est une honte, que nous n’ayons que Bünting qui en parle; mais encore d’une
maniere, qui approche peu de la solidité, dont on traite ce genre des sciences aujourd’huy;
A Vous avoüer la verité, Monsieur, je n’ay eté gueres curieux d’en cueillir quelque chose,
à cause que tout ce qu’on en trouve icy, ne merite pas d’etre copié, et encore moins d’etre
imprimé; cepandant j’ay un amy icy, M r Bütner, qui, quoyqu’il ne soit que Chantre dans 5
la Cathedrale d’icy, mais d’ailleurs un homme fort sçavant dans l’antiquité, m’apporta
hier ce billet, s’offrant, Monsieur, à Vous fournir ce qui y est compris, d’aussy bon coeur,
qu’il Vous porte du respect. J’ay trouvé un vieux ecrit, de l’an 1418, dans notre Archive,
de 6 pages, dont l’autheur, sans doute un bon Moine ignorant, pretend coucher au
net l’histoire de la fondation de notre Abbaye; mais comme il ne s’accorde pas avec les 10
diplomes que nous en avons, je ne crois pas, Monsieur, qu’il sera à votre gout.
Il est vray, que le Theatre des Grands d’aujourd’huy ne manque pas des scenes
comiques. Quelles occurrences! deux Roys d’Espagne; autant d’Angleterre; autant en
Pologne, et à la veïlle d’en voir autant en Hongrie, sans compter l’Empereur et le Roy
des Romains, qui en portent le titre conjoinctement. Dans le fond le Roy de Pologne 15
joüe de son reste, mais je ne sçay, si on en est venu à bout, autant qu’on s’en flate.
Les Polonois ont tousjours eté mefiants des Suedois, et perfides aux Heretiques; ainsy il
ne faut qu’un petit revers de fortune, pour se declarer ennemis de leurs liberateurs. Le
Roy Auguste[,] que pretend il faire de deux Princes Sobiesky! ce me semble, au lieu de
rendre sa cause meïlleure par là, il en aigrira plutot aussy les esprits de ceux, qui ont tenu 20
jusqu’icy son parti; si effectivement les Polonois ont envie de le chasser, il est à craindre
qu’ils ne poussent leur vangeance jusque dans son Pays hereditaire, principalement, si le
Roy de Suede prend ses assignations du dedommagement sur luy.
On entend rien encore de l’arrivée du Roy d’Espagne en Portugal; je ne sçay, nos
affaires vont mal de tout coté; En Italie nous ne gaignons rien, bien que nous ayons la 25
1 Bünting: H. Bünting, Braunschweigische und Lüneburgische Chronica, 1584–1585. 5 Chantre:
Büttner war 1694–1709 Kantor am Johanneum. 7 ce qui . . . compris: vgl. die Aufstellung in L1 von
N. 204. 8 un vieux ecrit: vgl. N. 204, L2 § 8. 10 notre Abbaye: St. Michael. 13 deux Roys:
Philipp V. von Anjou bzw. Erzherzog Karl von Österreich. 13 autant d’Angleterre: Königin Anna
bzw. James Francis Edward Stuart ( Jacob III.‘‘). 13 f. autant en Pologne: August II. bzw. Sta-
”
nislaus I. Leszczyński, der allerdings erst am 12. Juli gewählt wurde. 14 autant en Hongrie: Fürst
Franz II. Rákóczi. Welchen ungarischen Führer Pfeffinger neben Franz II. Rákóczi im Blick hatte, bleibt
unklar. 19 faire . . . Sobiesky: August II. hatte die Brüder Jakob Ludwig und Konstantin Sobieski
am 27. Februar gefangen nehmen lassen; vgl. auch N. 130 u. Erl. 24 l’arrivée: Erzherzog Karl war
am 8. März in Lissabon eingetroffen; vgl. Ratzenhofer, Feldzug 1704 , 1879, S. 666.
20. 7. 2012