Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 23 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

440 leibniz an jacques lelong, 19. Juni 1704 N. 317
sion en passant icy. Cependant j’espere que ma reponse à vostre premiere vous aura esté
rendue, où je vous ay mandé que j’avois donné ordre pour faire mettre un extrait de
vostre lettre dans nos journaux d’Allemagne en Latin, et en Allemand. J’ay aussi écrit à
des personnes savantes, pour apprendre si quelcun vous voudra et pourra assister suivant
5 vostre desir. Enfin je vous ay écrit, qu’à mon passage à Wolfenbutel et à Berlin, je tacheray
de vous procurer quelque chose. C’est ce que je repete encor, et je n’y manqueray
pas, devant partir bientost pour y aller.
Je ne sçay s’il ne seroit apropos de faire imprimer le Catalogue que vous m’envoyés,
car il feroit connoistre non seulement vostre volonté, mais encor vos facultés et vos progrés
10 considerables, et monstreroit d’avantage, combien vous merités, mon Reverend Pere,
qu’on vous assiste, puisque cela feroit connoistre que ce n’est plus un projet en l’air, mais
un ouvrage déja fort avancé. Je m’imagine au reste qu’il faudroit estre bien déraisonnable
pour se facher de ce qu’un François entreprend un ouvrage tel que le vostre, et qui fait
honneur à toutes les nations qui ont travaillé sur la Sainte
Écriture; et en ayant déja
15 écrit à Leipzic et ailleurs en vous faisant l’honneur qui vous est dû, je ne pourrois plus
dissimuler vostre nom. J’ay pensé que peutestre quelques savans en amassant ce qu’ils
pourroient de nos Auteurs Bibliques, voudroient faire imprimer leur recueil, avant le
vostre; en ce cas je ne leur communiquerois pas vos collections, quand vous me voudriés
les envoyer, à fin qu’elles vous restassent; et que vous puissiés cependant employer la leur
20 pour vostre ouvrage universel. Mais je n’en puis point juger avant que d’apprendre les
sentimens de quelques savans et ce qu’ils ont envie de faire.
J’ay oublié dans ma precedente de vous prier de faire mes complimens au R. P. de
Malebranche, c’est ce que je fais maintenant, puisqu’il est de vostre maison; ainsi j’espere
que vous aurés la bonté mon R. P. de luy faire connoistre que je suis ravi d’apprendre
25 qu’il se porte bien, et que je me promets encor beaucoup de son genie, pour la recherche
de la verité. Je suis bien faché de la perte de M. le marquis de l’Hospital qui estoit
son ami et le mien. J’espere qu’on aura soin d’empêcher que les belles pensées de cet
illustre Geometre ne se perdent point, et je crois que M. Varignon sera le plus propre à
les faire valoir. Je ne connois presque que luy en France, qui semble assés entendre cette
30 nouvelle Analyse que j’ay mise en avant le premier, et que M. le marquis de l’Hospital
1 ma reponse: N. 269. 1 vostre premiere: N. 166. 15 écrit à Leipzic: Gemeint ist wohl
Leibniz’ nicht gefundener Brief an O. Mencke vom 23. Mai (vgl. dazu N. 269 Erl.) bzw. seine ebenfalls
nicht gefundene Antwort auf N. 269. 26 la perte . . . l’Hospital: G.-F.-A. de L’Hospital war am
2. Februar 1704 verstorben.
20. 7. 2012