Leibniz, Akademie-Ausgabe, Bd. I, 23 - Gottfried Wilhelm Leibniz ...

N. 421 leibniz an joachim bouvet, 28. Juli 1704 575
voy que ces mêmes caracteres peuvent avoir des usages considerables en philosophie.
Je medite depuis quelque temps certains Elemens philosophiques à la façon de ceux
d’Euclide, qu’on pourroit appeller E l e m e n t a a e t e r n a e v e r i t a t i s [.] J’y demonstre
avec rigueur toutes les propositions que j’y fais entrer, et cela par une maniere
de calcul specieuse universelle, ne supposant qu’un petit nombre d’axiomes. Mais ce qui 5
m’arreste le plus ce sont les definitions qu’il faut fabriquer tout de nouveau, et d’une
maniere propre aux raisonnemens precis, ce qui manque ordinairement en philosophie[.]
C’est pourquoy je ne saurois aller viste. J’espere de demonstrer ainsi mon systeme des
monades, ou des substances simples qui constituent tout, et sans dependre les unes des
autres s’accordent en vertu de l’harmonie que l’auteur commun a preétablie dans leur 10
natures. Il en a esté parlé autres fois dans le journal des savans, et je crois de vous en
avoir écrit. Ce systeme donne une philosophie fort riche, et une Theologie naturelle telle
qu’on peut desirer.
Je souhaitte fort qu’on approfondisse bien les caracteres des Chinois, et qu’on nous
instruise de quantité d’autres belles choses qui sont chez eux. Je vous supplie mon Rev. 15
Per[e] de me favoriser de quelque chose qu’on en peut avoir, en attendant mieux, et d’en
prier aussi le R. P. Visdelou et de luy faire mes recommendations. Je ne doute point qu’il
n’y ait des bonnes observations chez eux en physique, en medecine et en mecaniques qui
nous serviroient, sans parler de l’Histoire, de la Geographie et des langues; leur anciennes
observations Astronomiques nous accommoderoient aussi. On dit qu’il y a des langues 20
particulieres dans les differentes provinces de la Chine, et dans la Corée, il seroit bon
d’en avoir des Pater et quelques mots.
Vostre sentiment sur l’ancienne Histoire Chinoise est tres considerable. Peut estre
9–11 simples (1 ) qvi constituent tout (a) et qvi ne sont changées qv’en vertu de leur propres loix
(b) et ne se reglent qve suivant chacune ses propres loix et qvi | par conseqvent gestr. | (aa) ne sont
changees | en svite gestr. | (bb) ne sont accommodees les unes en svite des actions des autres (aaa) qv’en
vertu de l’harmonie preetablie par l’auteur commun (bbb) qve svivant les propres loix de chacune. Ce qvi
donne (aaaa) en meme temps (bbbb) non seulement la philosophie la plus abondante, et la plus propre
à expliqver la loi de la nature mais encor la theologie naturelle la plus souhaitable (2 ) qvi constituent
. . . leur natures L 1
11 parlé: vgl. Leibniz, Système nouveau de la nature et de la communication des substances, in:
Journal des sçavans, 27. Juni u. 4. Juli 1695, S. 294–300 bzw. S. 301–306. 12 écrit: vgl. I, 14 N. 470.
20. 7. 2012