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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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67 Situations à risque spécifiques<br />

Il faut absolument rechercher des signes d’hypomanie (témoignant de caractéristiques mixtes<br />

de l’épisode dépressif) qui sont souvent fréquents lors de la période périnatale : tachypsychie,<br />

insomnie sans fatigue, hyperréactivité émotionnelle, etc.<br />

Il est important d’évaluer l’impact du trouble maternel sur les interactions précoces mère-enfant<br />

qui sont souvent perturbées mais également sur le comportement et développement de l’enfant.<br />

Les manifestations devant alerter sur une possible souffrance du bébé sont des troubles<br />

du comportement (agitation, apathie), un retard du développement psychomoteur, des troubles<br />

psychophysiologiques (sommeil, alimentation) et des pathologies médicales non-psychiatriques<br />

(coliques, eczéma).<br />

Attention<br />

Dans de rares cas l’épisode dépressif caractérisé peut être associé à des caractéristiques psychotiques dont le thème<br />

des idées délirantes est classiquement centré sur le bébé (négation de filiation, persécution). La clinique peut alors<br />

également être complétée de symptômes confusionnels. Il existe alors un risque suicidaire et d’infanticide.<br />

5.2.4. Pronostic/évolution<br />

130<br />

Un épisode dépressif caractérisé du post-partum est un facteur de risque de récidive dépressive<br />

au décours d’une nouvelle grossesse ainsi qu’en dehors de la périnatalité. Un épisode dépressif<br />

caractérisé du post-partum est à haut risque d’évolution vers un trouble bipolaire, et devra être<br />

surveillé (cf. Item 62).<br />

L’impact des troubles dépressifs du post-partum sur le neurodéveloppement de l’enfant n’est pas<br />

négligeable lorsque le trouble n’est pas identifié et soigné. La mère doit donc être prise en charge<br />

afin que l’épisode ne se prolonge pas et que les interactions précoces évoluent dans les meilleures<br />

conditions.<br />

5.2.5. Prise en charge<br />

5.2.5.1. Prévention<br />

Il s’agit de femmes qui, si elles ne viennent pas aux consultations prévues, doivent impérativement<br />

être rappelées et soutenues. Une attitude ferme, ni dramatisante, ni moralisatrice, est éthiquement<br />

justifiée. Ici comme souvent, la qualité des échanges et des liens entre l’équipe obstétricale,<br />

le médecin généraliste, les services de la PMI (Protection maternelle et Infantile) et les<br />

psychiatres jouent un rôle majeur.<br />

Il est primordial de repérer un épisode dépressif caractérisé du post-partum le plus tôt possible.<br />

La prise en charge des difficultés sociales est une autre nécessité. Le recours aux services sociaux<br />

devra éventuellement être déclenché même si l’intéressée banalise la situation.<br />

5.2.5.2. Traitement<br />

Psychothérapie selon 2 axes : psychothérapie individuelle pour la mère et consultations thérapeutiques<br />

mère-bébé.<br />

Traitement médicamenteux :<br />

* par antidépresseur +/– anxiolytique si épisode dépressif sans caractéristique mixte ;<br />

* par thymorégulateur +/– anxiolytique si épisode dépressif avec caractéristiques mixtes ;

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