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Psychiatrie Addictologie

Referentiel_2eme

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Troubles somatoformes à tous les âges<br />

70<br />

2. Contexte épidémiologique<br />

2.1. Chez l’adulte<br />

La prévalence des troubles somatoformes est difficile à cerner et dépend des outils diagnostiques<br />

et du contexte : elle est probablement dans une fourchette de 5 à 10 % pour l’ensemble des<br />

troubles somatoformes en population générale adulte (et bien plus encore dans une population<br />

de consultants en médecine).<br />

Le trouble somatisation commence classiquement à la fin de l’adolescence ou chez le jeune<br />

adulte, à tout âge pour le trouble de conversion et pour le trouble douloureux. Le ratio selon le<br />

sexe est de 2/1, avec une présence plus fréquente chez les femmes.<br />

La prévalence des tentatives de suicide est fonction de la comorbidité psychiatrique dépressive à<br />

rechercher systématiquement.<br />

Les facteurs de risque sont les facteurs de stress (de tous types, notamment traumatiques et<br />

conflits relationnels) et des stratégies d’ajustement au stress réduites (notamment dans le cadre<br />

d’un trouble de la personnalité), les antécédents familiaux de troubles somatoformes.<br />

2.2. Chez l’enfant<br />

La prévalence des troubles somatoformes chez l’enfant est d’environ 12 %.<br />

Les facteurs de risque décrits comme pouvant favoriser l’apparition ou le maintien des troubles<br />

somatoformes chez l’enfant sont les facteurs de stress, les comorbidités psychiatriques (les plus<br />

fréquentes chez les enfants d’âge scolaire sont les troubles anxieux et dépressifs), certaines<br />

dimensions de personnalité, les antécédents familiaux de troubles somatoformes mais également<br />

de problèmes de santé plus généraux et un faible niveau socio-économique (sauf dans le<br />

cas de troubles douloureux, davantage liés à un niveau d’études supérieures). Les types de stratégies<br />

d’ajustement au stress de la famille peuvent être également impliqués, comme la réponse<br />

qu’apporte la famille aux symptômes et les difficultés à communiquer avec la famille efficacement<br />

sur des sujets chargés en émotion.<br />

287<br />

3. Sémiologie<br />

Les troubles somatoformes sont caractérisés par des symptômes et signes cliniques d’allure<br />

non-psychiatrique mais dont certaines caractéristiques font supposer l’existence de mécanismes<br />

psychologiques : absence de lésions organiques identifiées, focalisation excessive sur les sensations<br />

corporelles et attribution d’une signification menaçante aux symptômes, crainte disproportionnée<br />

de développer ou d’avoir une maladie physique grave.<br />

Si des anomalies lésionnelles sont objectivées alors elles ne peuvent rendre compte de la symptomatologie<br />

ou de son retentissement. On peut parler de symptômes ou signes cliniques « somatoformes<br />

» ou « fonctionnels ». Il faut éviter de parler de symptômes ou signes cliniques « médicalement<br />

inexpliqués » et surtout bannir le terme de symptômes ou signes cliniques « hystériques ».<br />

Les symptômes et signes cliniques de ces troubles étant d’allure non-psychiatrique, la démarche<br />

naturelle des patients est d’aller consulter d’abord un médecin non-psychiatre.

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